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la forme du singulier s’entendent dans le sens du pluriel, comme race, bal, multitude ; et de même, des noms qui, sous la forme du pluriel, indiquent un sens au singulier et au duel, comme խոյարաւնք, gîte des béliers.

Les cas. — On en compte six, savoir : le direct, (nominatif) le génitif, le datif, le missif[1], l’accusatif, le vocatif. Le cas direct s’appelle aussi le nominatif et le simple. Le génitif se nomme quelquefois le possessif, le paternel. Le datif est connu également sous la dénomination d’ordonnatif ; le missif, sous celle de démonstratif ; l’accusatif sous celle de discussif et d’argumentatif, suivant l’usage de la langue grecque. Le vocatif enfin sous celle d’appellatif.

Il y a d’autres circonstances des noms qu’on appelle aussi espèces. On les nomme l’effectif, l’antonomase[2] l’épithète, le corrélatif le presque-corrélatif, l’homonyme, le synonyme, le phéronyme[3], le binonyme[4], le

  1. Nous n’employons ici le mot missif, que pour rendre le sens exact du mot arménien, dont la signification littérale est : qui envoie ou qui est propre à faire des envois. Les anciens auteurs arméniens comprenaient, dans cette dénomination, les formes de l’ablatif et de l’instrumental ; quelques-uns l’ont étendu au narratif et au circonférenciel ; ils ont aussi quelquefois compris dans le datif, la forme du local. Mais pour rendre l’étude plus facile, les grammairiens du moyen âge, et surtout les modernes, ont introduit dans le système des cas le narratif, l’instrumental, le circonférenciel et le local, comme on peut le voir plus amplement dans les grammaires arméniennes.
  2. Le traducteur arménien se sert ici du mot առասական qui signifie appellatif ou commun ; mais nous avons préféré de le traduire en français par celui d’Antonomase, pour éviter la répétition des mots appellatif et commun que nous avons employés ailleurs.
  3. Phéronyme offre à-peu-près la même idée que paranomique : il sert à indiquer les qualités bonnes ou mauvaises des êtres telles que vertueux, amoureux, vicieux, etc.
  4. Binonyme, c’est-à-dire, double nom, comme Marc-Aurèle-Jules-César.