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§ 7. De la syllabe.

La syllabe proprement dite est une réunion de consonnes opérée par l’entremise d’une ou de plusieurs voyelles, comme dans les mots, կար, couture ; գութ , pitre. Mais la syllabe improprement dite est celle qui consiste dans une seule voyelle quelconque : telles sont les voyelles a, é[1].


§ 8. De la syllabe longue.

Les syllabes sont longues dans huit circonstances. Elles le sont de leur nature en trois occasions, elles le sont d’après leur position de cinq manières différentes.

La syllabe est longue de sa nature, lorsqu’il y entre une voyelle longue, comme dans le mot Մովսէս, Moïse ; ou lorsqu’elle contient une voyelle de double mesure[2] employée comme voyelle longue, telle que celle du mot սիրով, avec amour ; on lorsqu’il s’y trouve une diphtongue quelconque, comme dans le mot հաւուկ, poulette[3].

La syllabe est longue d’après sa position, lorsque la voyelle est suivie de deux consonnes, comme dans le mot

  1. D’après les grammairiens de l’Arménie, une syllabe commençant par une ou deux consonnes de suite, ayant au milieu une voyelle et à la fin une ou deux consonnes qui se suivent, s’appelle spécialement փաղառուի co-union, compréhension, jonction de deux objets, ensemble, ou syllabe, comme dans les mots français par, pur, plan, plomb : mais une syllabe composée d’une seule voyelle et d’une seule consonne, ou d’une seule consonne et d’une seule voyelle unies ensemble, se nomme particulièrement վանկ, articulation, ou syllabe, comme dans les mots français suivans : an, dé. Enfin une syllabe qui ne consiste que dans une voyelle, prend le nom de ճնչում, ou վանկ, voix ou syllabe telles que à, ô.
  2. Voyez plus haut, la gram. de Denis, § 6.
  3. Pour donner dans les trois circonstances des exemples applicables à la langue française, on pourrait citer les mots âne, pôle, jour.