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nantes, savoir : p (faible), q, th, b, gu, d, t, p (fort), k. On leur donne cette dénomination parce qu’elles ont des voix plus discordantes que les autres consonnes. On dit dans le même sens qu’une élégie est discordante lorsqu’on ne trouve pas entre ses parties l’accord qu’exigent ces sortes de lamentations.

Les lettres demi-sonores, au nombre de huit, sont z, tz, n, dz, ch, m, s, r (doux). Elles tirent leur dénomination de ce que, dans les bruissemens et dans les gazouillemens, elles peuvent avoir une certaine euphonie, bien moindre toutefois que celle des voyelles.

On admet encore parmi ces lettres des consonnes bis-sonores au nombre de huit, savoir z, l, kh, ch, tch, dch, rr, tz, et on leur donne ce nom parce qu’on leur a reconnu les valeurs de deux lettres jointes ensemble. Par exemple, la valeur de z est formée de celles de s et de th[1] ; la consonne kh réunit les valeurs de kk ; le ch offre les valeurs de ss ; r fort possède la valeur de rr faibles, et c’est ainsi que chacune[2] des autres consonnes bis-sonores représente les valeurs de deux lettres associées. Il y a enfin quatre lettres appelées liquides, qui sont gh, m, n, r (faible).

Toutes les lettres de l’alphabet sont susceptibles de de-

  1. Dans l’exemplaire de la Bibliothèque du Roi No 124, on trouve la lettre arménienne ձ thz, employée ici ; mais dans l’exemplaire No 127, au lieu du ձ on a mis ց th. Le z n’est double que dans le grec. Les commentateurs arméniens font connaître en quoi le z grec diffère du z arménien dont le son est entièrement le même que celui du z français.
  2. Dans l’exemplaire du No 124 cité ci-dessus, au lieu d’écrire մումու chacun, on a mis միւ միւ, d’après la prononciation de certains dialectes particuliers de la grande Arménie,