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Toutes les autres lettres au nombre de vingt-six, sont consonnes, savoir : p (faible), q, th, z, t, j, l, kh, dz, gu, thz, gh, dj, m, n, ch, tch, b, dch, r (fort), s, d, r (doux), tz, p (fort), k[1]. Elles sont nommées consonnes, parce qu’elles ne peuvent seules produire une voix ; mais lorsqu’elles sont jointes à une voyelle quelconque, elles acquièrent des voix parfaites.

Parmi ces consonnes, il y en a dix aiguës, (faibles) neuf fortes, et sept moyennes. On nomme ces dernières moyennes, en raison de ce qu’elles sont plus sonores que les aiguës et moins sonores que les fortes.

Les sept consonnes moyennes, entre les faibles et les fortes, sont p (faible), q, th, thz, gh, dj, j. Les neuf consonnes fortes sont p (fort), k, kh, y, l, tz, tch, dch, r (fort) ; les dix consonnes faibles sont b, gu, d, z, n, dz, ch, m, s, r (faible).

La lettre p faible a un son moyen entre celui que produit le m, le b et le p (fort), parce qu’elle est plus rude que le m et le b, et plus aigu que le p (fort). Le q a un son moyen entre le gu, le k, et le kh, car il est plus fort que le gu, et plus faible que le k et le kh. La lettre th se place également par rapport à la voix entre le d et le t, parce qu’elle sonne davantage que le d, moins que le t. Les autres lettres ont aussi entre elles des différences de sons. Le thz donne une voix entre le s, le z et le tz, puisqu’il se prononce plus fortement que le s et le z, et plus faiblement que le tz. Le son de la lettre gh tient le milieu entre celui du n et du l ; il en est de même du son de dj avec celui du dz, du dch ; et du son du j avec celui du ch et du tch ; le j étant plus fort que le ch et plus faible que le tch.

On distingue dans le nombre des consonnes neuf disso-

  1. Nous avons vu plus haut que les lettres de l’ancien alphabet arménien étaient au nombre de 36 ; mais en les divisant en voyelles et en consonnes, et en voulant indiquer leurs propriétés particulières, le traducteur arménien a eu soin de s’écarter le moins possible du texte grec, et par cette raison il n’a pas placé dans la série des voyelles simples, la lettre arménienne [mot arménien], semi-voyelle, qui manque dans la langue grecque. Il a également omis dans la liste des consonnes, les lettres arméniennes Հ, հ, Վ, վ, qui n’ont pas non plus d’analogues dans l’alphabet grec.