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méniens en font le plus grand cas ; et toutes les fois qu’ils ont occasion d’en parler, ils le désignent sous le nom de հիՆ քերական, կամ հին քերթող, l’ancienne grammaire, où l’ancien grammairien.

L’ouvrage de Denis de Thrace a servi long-temps à l’instruction de la jeunesse : c’est sans doute à cette circonstance qu’on doit sa conservation ; car, pendant tout le cours des quatrième et cinquième siècles, il a été classique dans les écoles d’Athènes et d’Alexandrie ; ce fut à cette époque ou à-peu-près, qu’on le traduisit en arménien, pour le mettre entre les mains des étudians.

On ne connaît pas positivement l’auteur de cette traduction : plusieurs l’attribuent à David de Nerken, surnommé le philosophe invincible, qui vivait à la fin du cinquième siècle. D’autres en accordent l’honneur au savant Mésrob, qu’on peut appeler le restaurateur des lettres arméniennes. Cet infatigable grammairien, depuis 390 jusqu’en 440, n’a cessé d’illustrer sa patrie par une suite continuelle de travaux importans : il y introduisit l’amour des sciences, en établissant partout des écoles ; il fit connaître un grand nombre d’auteurs étrangers, en les traduisant ; il ressuscita en l’an 406, l’usage de l’ancien alphabet arménien, et y ajouta même plusieurs lettres ; en 410 il inventa les caractères alphabétiques géorgiens, et en 423, ceux de la langue Aghovanienne.

Denis avait un nom qu’ont porté aussi d’autres hommes célèbres : plusieurs modernes en prirent occasion de lui contester sa grammaire ; les uns soutinrent que