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temps, qu’il avait surpassé tous ses contemporains et tous ses prédécesseurs. La basse précaution du fils n’a cependant pas sauvé toutes les productions du père. Nous n’avons maintenant de lui que quatre livres sur la syntaxe grecque. On en peut dire autant de la plupart des anciens glossographes de la Grèce, de Rome, de l’Arménie et d’autres contrées. Ce qui nous est parvenu des anciens grammairiens grecs n’offre ordinairement que des traités particuliers sur la syntaxe, sur la ponctuation, sur les accents, ou sur des objets spéciaux. Encore est-il à remarquer qu’ils ne se donnent pas pour les auteurs des règles qu’ils exposent, et que ces règles, auxquelles ils ont peut-être ajouté, existaient long-temps avant eux. La grammaire de Denis de Thrace, dont la date remonte à deux mille ans, est extrêmement curieuse, parce qu’elle nous donne une idée de la manière des anciens. Elle ne contient, il est vrai, que de simples élémens ; mais ces élémens sont précieux en ce qu’ils se réfèrent à toutes les parties du discours, excepté pourtant à la syntaxe.

Il y a tout lieu de croire que l’auteur a travaillé aussi sur cette partie, et que ce qu’il en a laissé aura péri, comme tant d’autres écrits du siècle où il a vécu. Quoi qu’il en soit[1], cet antique recueil de règles et d’observations sur la langue des Grecs est le seul monument de ce genre que le temps ait épargné. Les auteurs ar-

  1. Voyez la note placée à la fin du 25e article de la Grammaire de Denis.