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presque toute la phrase, comme dans cette poésie anonyme du l. XV du Kokinskdz

Wasuranme Oublié, Mi wo Uji·basb£ no Ma vie est en proie à la peine Naka tam, Notre union est rompue Hita mo kayowanu, Personne ne vient me voir ; Tosbi {0 benikeri. Et des années ont passé ainsi.

Ou : [tel] le pont d’Uji Rompu en son milieu ; Personne n’y circule plus...

Cette double signification qui circule à travers toute la poésie est due à deux kenyôgen, à un surtout, Uji. nom de lieu, et usbi, ex triste, douloureux », et aussi naka, « milieu, intervalle » et « ensemble des actions et des sentiments unissant les amants ». — Ajoutons que souvent le double emploi ne porte en réalité que sur une partie d’un mot, awa dans aware, nami (nami) dans namida.

Ces deux derniers emplois du kenyôgen sont les plus intéressants, le dernier surtout, et ils ont, étant donné le genie de la langue iaponaise, un charme indéniable. C’est eux qu’avait en vue M. Chamberlain, lorsqu’il comparait le kenyôgen à une sorte de gond ou de pivot sur lequel la phrase tournait pour repartir dans une direction nouvelle, et lorsqu’il disait que ce mot, appartenant à la fois à deux propositions, les unissait en lui, de sorte que la premiere n’avait pas de fin logique. Cela est exact; mais il ajoutait que la seconde n’avait pas de commencement logique, et ceci parait moins fondé. Normalement, la seconde proposition est complete; seule la premiere semble ne l’etre pas, parce que le mot qui la termine est « posé, reporté » (ii-hakete aru) sur celui qui commence la suivante. La fin de l’une semble