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n INTRODUCTION L’¢ appel» résulte d’une relation soit natureile,soit arti- ficiellement établie entre certains mots; en vertu de cette relation, l'un évoquera l’autre en quelque sorte, en déterminera le choix ou en préparera l’apparition. Ainsi. s’il doit étre question de as til », par exemple, il sera élégant d' oc appeler » ce mot en introduisant d’abord dans la phrase, fut—ce en la torturant un peu, ceux dc ac saule », de as cascade », de as tissage », etc., et récipro- quement. Ou encore, si aprés matsu, as pin », parait yama, oc montagne », ou si a tabi, ec voyage », s’enchainc Iwromo, oc vétement », c’est que ces mots, qui n’ont ricn a faire avec le sens de la phrase, sont appelés par ceux qui les précédent, parce que le fréquent usage des expressions ec montagne des pins » et as vétement de voyage » a créé entre ces mots une relation particuliére— ment intime en vertu de laquelle le premier tend a tirer le second a sa suite. V On se rend compte que ces artifices poétiques intro- V duisent parfois dans la phrase des mots et meme des V propositions surnuméraires sans rapport avec le sens général, simples ornements purement verbaux, véri· tables ieux de la langue poétique, par lesquels on ne doit pas, tout en les appréciant, se laisser distraire de l’idée -dont l’expression se poursuit. On pourrait en un certain sens les comparer a de brefs regards jetés sur un paysage plus ou moins attrayant en lui-méme, tout en continuant une conversation dont ils ne détournent pas l’attention. tf? Le as mot a double emploi », kenydgm, doit ce nom a ce qu’il est pris a la fois en deux sens différents. On · l'appelIe aussi kalmlwtoba, expression de méme signifi-