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introduction


adressées de loin à un personnage en scène, générale­ment au waki, par le sbite encore sur le pont, sinon dans la « chambre du miroir ». Le timbre, naturellement, doit en être élevé et le débit lent et un peu traîné. Toutefois ces passages sont fort courts, et il est peut-être exagéré d’en faire un genre à part : ce n’est, au fond, qu’un cas particulier du dialogue qui les suit immédiatement.

Le katari est un « récit » que fait un des acteurs. sbite, tsure ou waki suivant les cas, dans quelques pièces, et qui s’intercale dans le dialogue. Le débit en est extrêmement régulier et uniforme, et le retour per­pétuel des mêmes inflexions dans chaque phrase risque d’amener rapidement la monotonie. Les bons acteurs l’évitent en ménageant habilement l’articulation et le volume de la voix, et dans cette apparente simplicité trouvent même le secret de beaux effets.


L’ « intermède », ai, confié a des acteurs comiques, kyôgen, peut être de trois sortes. Le katari-ai, « inter­mède en récit », consiste essentiellement, comme son nom l’indique, en un récit dans lequel l’acteur, assis au milieu de la scène, expose in nouveau, et parfois d’après une version différente, l’événement ou la légende qui fait le sujet du nô. Le débit en est du même genre que celui du katari dont nous parlons plus haut, un peu moins lent cependant, d’un ton plus élevé, et les syllabes y sont détachées et légèrement martelées. Il est précédé et suivi d’un court dialogue entre l’acteur qui en est charge et le wahi, assis lui-même à sa place ordinaire.

Le tacbi-ai, « intermède debout », est une scène qui, tout en ayant un rapport intime avec la pièce, étant