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INTRODUCTION

d’hémistiche isolé. Il offre une particularité qui a été diversement interprétee : dans la grande majorité des cas, les deux kusari ne sont pas de meme longueur, le dernier hemistiche du second ne comptant que quatre syllabes au lieu de cinq. Ce raccourcissement donne au sbidai un caractere d’inachevement, de suspension, qui le prolonge pour ainsi dire, et s’harmonise bien avec sa signification génerale. Au reste, le rythme qui en résulte A l’exécuti0n n’est nullement boiteux; dans le chant, la derniere syllabe, le plus souvent une nasale, s'allonge et s’éteint doucement; et dans Yindécision qui en resulte disparait ce que la disproportion des deux vers pourralt avoir de choquant.

Le sbzkiai manque en quelques pieces; par contre d’autres en ont deux appartenant A des rbles différents. Le plus souvent il est chanté par le waki, soutenu par les waki-zure quand la piece en comporte. On en trouve aussi assez fréquemment dans le rele du sbile, exécutés par l’acteur seul ou soutenu de ses tsure suivant les cas; parfois enfin un sbidai est chanté par un simple tsure. A l’exécution, le premier vers est chanté deux fois de suite. Puis le sbidai est immédiatement répété A mi-voix, sans reprise, par le chceur: C’€St1€j!:-d0fi, « reprise du chœur ».

Dans un certain nombre de ne, un sbidai parait au cours de la piece, chanté uniquement par le chœur : c’est proprement le ji-sbidai. A premiere vue, il semble ne pas remplir le role ordinairement attribué A cette forme, et par consequent ne pas mériter ce nom. Un . examen plus attentif montre qu’il précede toujours une scene ou un chant particulierement important, et cela suffit, ainsi que nous allons le dire, A justiner le titre qui lui est donné.