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SOTOBA-KOMACHI

vers dans l'ignorance de la poésie chinoise à laquelle mani- festement ils sont empruntes. Le second doit s’entendre de la crainte qu’avait Komachi de ne pas être assez élégante.

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(') La traduction suit le sens du texte original, le Tamatsu- kuri Komachi sôsui sho, auquel il faut recourir ici, car l’auteur du nô l'abrège et le modifie de telle façon que sa phrase est peu intelligible par elle-même.

(’) Ses cheveux embroussaillés et qu’el1e ne soigne plus sont comparés aux filaments raides et emmêlés de l’armoise.

(’) Les femmes se rasaient les sourcils et s‘en peignaient d’autres plus haut sur le front, pour accentuer l’étroitesse du haut du visage qu’amincissaient les cheveux séparés en deux bandeaux tombant sur les joues et ramenés sur les épaules. L'expression sôga, « deux fourmis », est d’origine chinoise; elle ne parait répondre à rien de spécial dans la forme de ces faux sourcils, tels au moins qu’on les dessinait au Japon.

Pai Lo-t’ien avait dit dans un charmant petit poème : « Les deux bandeaux gracieux de ses cheveux sont des ailes dc cigale d’automne; ses deux fourmis arquées ont la teinte des montagnes lointaines. »

(‘) Expression tirée d’une poésie de l’Ise monogatari, mais n'ayant rien ici du sens désobligeant de l'original. Le héros, s'apercevant qu'une femme par laquelle il s’est laissé aimer, le guette à travers une haie, la prend en pitié et, pour lui faire perdre un espoir ridicule, murmure de façon à être entendu d’elle :

Momo tose ni Ils ont cent ans, Hilo tose taranu Il s‘en faut d’un an, Tsukumo-gami, Ces cheveux crêpelés comme des algues; · Ware wo kou rashi, Elle semble me désirer; Omokage ni miyu. Je crois l'apercevoir devant moi.

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(*) Petit tubercule qui pousse dans les rizières et les endroits marécageux.

(’) Le grand développement de la manche permettait de s‘en servir pour se voiler le visage et cacher les larmes, comme

d’al1leurs aussi le rire.