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donc. » ll pense ainsi, et: et Si vous aver en efet quel- que pensee, faites-la moi connaitre. je suis le dernier des fils du conseiller maitre des bétiments iinperiaux Tsunemori, frere cadet du defunt moine-regent ('); comme je n'ai pas encore de rang de cour, on nfappelle le mukwan tayu Atsumori, et j’ai seize ans. » A ces mots, Kumagai versant d’abondantes larmes : an Helas ! que votre sort est malheureux! Ainsi vous etes du meme âge que Kojiro (')! Oui, en verite, cela doit etre. Meme en un coeur aussi dur que la pierre et le bois (‘), l’amour pour un enfant l’emporte sur toutes choses. A plus forte rai- son, s'ils perdaient un etre si extraordinairement digne d'etre aime, de quelle douleur un pere, une mere, ne seraient-ils pas tortures? Et surtout, d’etre du meme âge que Kojiro, vous me devener cher. je veux vous sauver. Vous ave; d’ailleurs le coeur courageux: guer- rier fugitif et malgre votre jeune dge, vous etes revenu sur vos pas pour lutter avec celui qui se nommait le premier guerrier du japon. je vous ai pris pour un grand general. Mais c’est ici une guerre d'interét pu- blic (‘). Ah ! quel malheur ! Et que faire ? » Accable de

(•) Dajo nyudo, titre donné à Kiyomori après qu’il eut pris l'habit de moine, sans cesser de gouverner.

(’) Kojirô Naote, le fils de Kumagai, qui avait été blesse le jour meme aux cotés de son père.

(’) C’est de lui-même que Kumagai parle ici.

(•) Kumagai veut dire que si son seul intéret était en jeu, il épargnerait son adverseire. Mais il doit compte de ses actes à tout son parti; it n’est pcs libre; et d‘ailleurs sa générosite serait inutile, comme il va l'insinuer. Le Heike inonogatari presente les choses un peu différemment. I1 améne a ce moment sur la plage une troupe de soldats des Genji commandés par Doi no Sanehira, dont l'arrivée coupe court aux hésitntlons de Naozene.