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PREMIÈRE PARTIE

SCÈNE I


Introduction instrumentale. Entrée du waki et des wakizure. Ils portent des costumes de voyageurs assez simples et tiennent l’éventail à la main. Le waki vient occuper sa place ordinaire, le nanori-za ; l’un des tsure se place à droite, symétriquement au waki, l’autre se met derrière le waki. Ils se font face pour le chant du shidai.


WAKI et WAKI-ZURE.


En vérité la paix règne partout en ces provinces (bis) ;
Les portes ne sont point fermées aux barriéres (1) où je passerai.

Le chœur répète ces deux vers en sourdine.


WAKI (tourné vers le public pour dire le nanori).


Je suis un habitant d’Umezu à l’ouest de la capitale. Je suis un fidèle [du temple] de Kitano et j’y porte souvent mes pas. Or une nuit, en un songe merveilleux, il me fut dit : « Puisque tu crois en moi, va m’honorer au temple d’Anraku en Tsukushi. » C’est pour avoir été favorisé de ce songe merveilleux envoyé par le ciel, qu’en ce moment je me rends en Kyûshû.

Il lève lentement les bras et les tenant étendus horizontalement, joint un instant les mains : c’est le dappai, sorte de salut qui suit ordinairement le nanori. Il se retourne ensuite vers ses compagnons pour le chant du michiyuki.


WAKI et WAKI-ZURE.


Toutes choses
Aux désirs du cœur se conforment en ce temps (bis) ;
C’est au pays où naît le soleil qu’on jouit de ce bonheur.