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I. La vue de vos nombreuses assemblées, Romains, m’a toujours été bien agréable ; cette tribune m’a toujours semblé le théâtre le plus vaste et le plus beau d’où l’on puisse parler au peuple : et pourtant je me suis toujours tenu éloigné de cette carrière glorieuse, ouverte de tout temps et avant tout au mérite. Ne voyez pas là un effet de ma volonté, mais du plan de conduite que je me suis tracé dès ma jeunesse. Jusqu’ici, c’était mon âge qui m’empêchait de m’élever jusqu’à la majesté de ce lieu ; j’étais persuadé qu’il n’y fallait paraître qu’avec un génie consommé et mûri par l’étude ; j’ai donc pensé devoir consacrer tout mon temps à secourir mes amis. Aussi, voyant cette tribune toujours occupée par des hommes qui veillaient à vos intérêts, je me suis voué à prêter à de simples citoyens en péril un secours empressé et désintéressé, et vos suffrages ont ac-