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morale, il répète Aristippe. Exemples de Manlius et de Torquatus invoqués contre la morale d’Epicure|page= 19}}

CHAPITRE VIII. — Réponse aux critiques adressées a épicure.
Cicéron est trop sévère à l’égard d’Epicure. Une exposition de tout le système d’Epicure serait la meilleure réponse à ses critiques, Torquatus se charge d’exposer du moins la partie de ce système qui concerne la morale 
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SECONDE PARTIE
EXPOSITION DE LA MORALE d’ÉPICURE.
CHAPITRE IX. — Le souverain bien est le plaisir. — Morale du plaisir
1° La tendance primitive et instinctive de tous les êtres, c’est de rechercher le plaisir : le plaisir est donc la fin naturelle des êtres.
2° Il est rationnel de rechercher le plaisir, et on ne peut concevoir une autre fin désirable pour elle-même.
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CHAPITRE X. — La peine peut être un moyen pour obtenir le plaisir. — Morale de l’utilité.
Epicure complète la doctrine du plaisir, à laquelle s’était arrêté Aristippe, par la doctrine de l’utilité durable ou du bonheur. L’homme ne recherche pas seulement tel ou tel plaisir, mais la plus grande somme de plaisirs, constituant le plus grand bonheur. De là vient que l’homme peut et doit éviter tel plaisir particulier, si ce plaisir a pour conséquence la peine, et au contraire rechercher telle douleur particulière, si cette douleur a pour conséquence le plaisir. — Essai d’explication psychologique, par l’idée d’intérêt, des actions de Manlius et de Torquatus citées plus haut par Cicéron 
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CHAPITRE XI. — Qu’est-ce que le plaisir.
Il n’y a pas de milieu entre le plaisir et la douleur ; du moment où la douleur cesse, le plaisir naît. Privation de la douleur, telle est l’essence du plaisir 
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CHAPITRE XII. — Nouvel essai pour démontrer rationnellement que le plaisir est le souverain bien.
Le plaisir tel que l’entend Epicure une fois défini, Torquatus s’efforce encore de prouver que c’est là le bien suprême. En effet, on ne peut concevoir et désirer un état supérieur à celui d’un homme qui n’aurait aucune douleur, n’éprouverait aucune crainte, jouirait à la fois du plaisir présent, passé, à venir. Au contraire, on ne peut concevoir et craindre un sort plus malheureux que celui d’un homme affligé à la fois de toutes les douleurs du corps et de toutes les peines de l’âme 
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