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vivre et les règles qui enseignent la vertu. - Réfutation d'une objection faite par des hommes pleins de savoir : Est-ce être conséquent avec soi-même que d’enseigner qu'il n'y a rien de certain, et de se proposer cependant des questions à résoudre ?
III. Il ne faut pas séparer l'utile de l'honnête. - Parmi les objets qui contribuent au soutien de la vie, il y en a d'inanimés et d'animés. Ces derniers se divisent en deux classes, les êtres privés de raison et les êtres raisonnables. - Les êtres raisonnables se subdivisent en deux branches, les dieux et les hommes. - On ne peut supposer que les dieux nous nuisent; c'est donc l'homme qui fait le plus de mal à l'homme. - La plupart des choses inanimées sont l'ouvrage de l'homme.
IV. Si les hommes n'étaient pas réunis en commun, nous n'aurions ni maison, ni aqueducs, ni canaux, etc. - A quoi nous serviraient les animaux, si nous ne les avions domptés ? - Comment pourrions-nous soutenir et embellir notre vie sans l'invention des arts ? - Construction des villes, lois, coutumes, tout cela est l'ouvrage des hommes réunis en société.
V. Les grands généraux, les grands politiques n'ont rien fait sans la coopération d'autres hommes. - Mais l'homme est aussi pour ses semblables la cause la plus active des maux les plus affreux. - Le propre de la vertu est donc de gagner la bienveillance des hommes et de s'en faire des auxiliaires dévouée. - Or, disposer des volontés humaines et les intéresser à notre agrandissement et à notre bonheur, c'est l'oeuvre de la sagesse.
VI. Réflexions sur l'influence et sur les coups soudains de la fortune. - Les événements les plus extraordinaires n'arriveraient pas sans les moyens dont les hommes disposent, et sans les passions qui les animent. - Comment donc pourrons-nous mériter l'attachement des hommes et les mettre dans nos intérêts ? - Les hommes sont conduits en tout par la bienveillance, l'estime, la confiance, la crainte, par l'espérance ou par l'attrait de la récompense.
VII. De tous les moyens de fonder sa grandeur, il n'en est pas de meilleur que de se faire aimer, de plus mauvais que de se faire craindre. - La crainte est une mauvaise garantie de durée ; la bienveillance est fidèle à jamais. - Exemples de Denys l'Ancien, d'Alexandre de Phères, de Phalaris, de Démétrius et des Lacédémoniens.
VIII. Exemple de Rome : domination de Sylla et de César, humiliation de Marseille. - Malheur de Rome, que les citoyens ne doivent qu'à l'envie d'avoir voulu inspirer la crainte plutôt que l'attachement et la reconnaissance. - Il en est des particuliers comme des États. - Il faut donc avoir des amis sûrs et fidèles.
IX. De la gloire. - Elle se forme de trois éléments : l'amour du peuple, sa confiance, l'admiration qui le porte à nous croire dignes des honneurs. - Le meilleur moyen de gagner l'amour du peuple, ce sont