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ne l'est pas, et d'y donner un assentiment irréfléchi ; l'autre, de consacrer trop de temps et d'études à des questions obscures, difficiles et inutiles.
VII. La justice, sur laquelle repose tout l'ordre social, se divise en deux branches : la justice proprement dite, et la bienfaisance. - La première loi de la justice est de ne nuire à personne, à moins d'y être provoqué ; la seconde est d'user comme d'un bien commun de ce qui est à tous, comme d'un bien propre de ce qui est à nous. C'est la bonne foi qui est 1e fondement de la justice. - L'injustice est de deux sortes : celle que l'on fait, et celle qu'on laisse faire, quand on pourrait l'empêcher. La cupidité est la principale source de l'injustice.
VIII. On aime les richesses, soit pour satisfaire aux besoins de la vie et pour se procurer des jouissances, soit, comme un moyen d'arriver aux commandements, aux honneurs, à la gloire. - Allusion à l'ambition de César.
IX. Plusieurs causes des injustices que l'on commet, en négligeant de défendre autrui, et en négligeant ses devoirs, - On craint les inimitiés, le travail, la dépense. - L'amour des études personnelles, le soin d'intérêts particuliers. - D'ailleurs, l'équité se fait facilement reconnaître, et le doute cet la marque fie l'injustice.
X. Il y a des circonstances où les choses qui paraissent le plus dignes d'un homme juste prennent un caractère tout opposé. - Remonter alors aux principes qui sont le fondement de la justice : d'abord ne nuire à personne; ensuite agir en vue de l’intérêt commun. Ainsi on ne doit pas accomplir une promesse dont la réalisation serait funeste à ceux qui l'ont reçue, ni un engagement qui nous est plus préjudiciable qu'avantageux à celui envers lequel nous l'avons pris. Il en est de même des promesses arrachées par crainte ou par surprise. - Éviter aussi comme une injustice un raffinement de légalité, une extrême justice. - Trait de Cléomène de Lacédémone et de Q. Fabius Labéon.
XI. Devoirs à remplir envers ceux de qui on a reçu une injure. - La punition et la vengeance ont leurs bornes. Respecter les droits de la guerre, n'entreprendre la guerre que pour avoir la paix. - Après la victoire, épargner ceux qui n'ont été ni cruels ni barbares. -. Conduite des Romains envers les Eques et les Volsques, envers Carthage et Numance. - Accueillir ceux qui déposent les armes. - Droit fécial. - Opinion de Caton à l'égard du serment militaire ; ses lettres à Popilius et à Caton son fils.
XII. Règles que l'on doit suivre dans les guerres. - Les unes ont pour but la suprématie ; elles doivent être faites avec moins d'acharnement que les autres, qui ont pour but la conservation de l'existence. - Exemples de Pyrrhus et d'Annibal.