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peut conseiller, car il semble que cela soit entierement inutile, il suffit de bien l’entendre. S’il y a de bonnes Versions Françoises des Autheurs Grecs, j’aimerois mieux que les jeunes gens s’en servissent, que des Latines, parce que nostre François a la Phrase plus semblable au Grec qu’au Latin, & qu’il y a danger qu’en lisant de méchantes Versions Latines, ils ne se corrompent dans leur bon Latin ; outre qu’il faut toujours s’appliquer beaucoup à apprendre bien le François.

Il seroit à souhaitter qu’on ne fist point apprendre par cœur les Livres entiers des Autheurs ; mais seulement les plus beaux endroits. Car il ne faut charger la memoire des enfans, qui a sa mesure, que de ce qu’il de plus excellent dans les Livres ; il faut neantmoins l’exercer beaucoup.

Pour les Historiens qu’on leur doit faire lire, il faut choisir ceux qui ont le mieux écrit, & les mieux traduits, & particulierement ceux qui comprennent le plus de temps & de matiere, comme l’Histoire abbregée de Turcelin, de Severe Sulpice, de Justin, de Florus, de Baronius par Ludovicus Perusinus, le Rationarium Temporum du Pere Petau dans la premiere partie de sa Cronologie, de Florus Gallicus du Pere Bertaut, de Sleidan, des quatre Monarchies, de Paul Emile, & autres. On y pourra joindre quelques Geographes, car la Geographie est extremement