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NOTES.

III. C. Amafinius exstitit dicens. Cicéron parle souvent d’Amatinius comme d’un écrivain philosophique très-médiocre ; une des principales mentions qu’il en fait est dans le 1er livre des Académiques.

V. Quoniam, quœ Græci. « Ce que les Grecs nomment πάθος, j’aime mieux l’appeler trouble de l’âme que maladie. » — Membre de phrase omis par d’Olivet.

VI. Ejusmodi appctitionem Sfoiei. Il y a ici dans le texte, βούλησις, terme opposé à πάθος, et que notre mot volonté rendrait tout seul imparfaitement. Il s’agit surtout de ne rien perdre des idées. D’Ol.

VII. Ægritudini invidentia. « À la tristesse répond l’envie, invidentia : pour me faire mieux entendre, il faut que j’emploie une expression peu usitée ; car le terme invidia ne se dit pas seulement de celui qui porte envie mais encore de celui qui est envié. » — Membre de phrase omis par d’Olivet.

VIII. Tum paror sapientiam omnem. « L’effroi bannit de mon cœur défaillant toute sagesse. » Vers omis par d’Olivet.

IX. Distinguant illud etiam. « Ils établissent encore une distinction entre la passion, libido, qui s’adresse surtout à la renommée des choses, comme quand on dit qu’un homme est riche, qu’il est dans les dignités : c’est, en quelque façon, le ϰατηγόρημα des dialecticiens, et l’avidité, indigentia, qui s’adresse, directement aux choses elles-mêmes, aux honneurs, à l’argent. » Phrase omise par d’Olivet.

X. Experturbationibus autem primum morbi conficiuntur. Des troubles de l’aine, naissent d’abord les maladies qu’ils nomment νοσήματα, et les affections opposées à ces maladies, et qui ont pour caractère une aversion ou un dédain désordonné pour certaines choses ; viennent ensuite les infirmités, que les Stoïciens appellent αῤῥωστήματα, et les affections contraires. » Phrase omise.

XI. Ut odium mulicrum, quale… Misogyne, qui hait les femmes. C’était le titre d’une ancienne pièce de théâtre que nous n’avons point. D’Ol.

XII. Gravedinosos quosdam, quosdam torminosos. Il y a dans le texte, sujets à la dyssenterie ; mais j’avais besoin d’un équivalent, qui ne fût que d’un mot. D’Ol. Ergo et invidi et malevoli. « C’est ainsi que nous nommons envieux, malveillants, jaloux, miséricordieux, ceux qui sont enclins à ces troubles de l’âme, quoiqu’ils ne s’y laissent pas toujours emporter. On peut par analogie avec les affections corporelles nommer cette sorte d’inclination maladie, pourvu qu’on entende bien que c’est seulement une disposition à la maladie. Lorsque celte disposition Ta au bien, elle s’appelle facilité, et varie d’objet et de degré suivant les hommes ; lorsqu’elle va au mal, elle porte le nom de penchant, ce qui semble entraîner l’idée de chute ; lorsqu’elle ne va ni au mal au bien, le premier nom lui convient encore. » Passage omis.

XIII. Non enim omne vitium partes habet dissentientes. « On ne peut dire que tous les vices soient composés de parties en hostilité manifeste ; ceux qui ne sont plus fort éloignés de la sagesse, se trouvent dans un état qui présente bien, il est vrai, encore quelque contrariété, mais OU il n’y a rien de difforme et de véritablement honteux. Les maladies et les infirmités sont des états vicieux ; mais en peut-on dire autant des troubles de l’âme ? c’est une question. Les vires sont des affections permanentes ; l’état de trouble est passager, et l’on ne Toit guère comment on pourrait le faire rentrer dans l’espèce des vices. » Passage omis.

XV. Qui voluptalem animi nimiam. Vers de Trabéa, poète comique. Voyez le de Finibus, ii, 4 ; et le de Divinat. ii, 9.

XVI. Saxum Tantalo faciunt. Je pourrais dire comme dans le texte :

Pour punir ses forfaits, sa fureur, son orgueil.

Mais quelle grâce a un vers français, qui est tout seul, et qui ne présente qu’une idée vague ? Au reste, les poètes ne sont point d’accord sur la nature du crime que Tantale avait commis, et ils le sont encore moins sur la nature du châtiment. Homère, dans le onzième livre de l’Odyssée, dépeint Tantale mourant de soif et de faim au milieu des eaux et des fruits, qui lui échappent toujours à l’instant qu’il en veut goûter ; et Cicéron, Tuscul. i, 5, avait suivi Homère. Mais il adopte ici la tradition d’Euripide, de Pindare et de Platon, qui représente Tantale ayant la tête au-dessous d’un rocher, dont la chute le menace à tout moment. D’Ol.

Nonnunquam hœc eadem vocabula. « Quelquefois nous rapportons toutes ces expressions au mot frugalitas comme à un chef. S’il ne comprenait l’idée de toutes les vertus, jamais on n’aurait vu passer en proverbe cette locution, homo frugi, l’homme de bien, qui fait tout selon la règle. » Passage omis.

XVIII. Qui se e Leucata prœcipitaverit. Près de Leucade, ville d’Épire, il y avait un rocher fort haut, et dont la pointe avançait sur la mer. Voyez les commentateurs d’Ovide sur le dernier vers de l’Épître de Sapho à Phaon, qui est la 15e des Héroïdes, où l’on apprend que le saut de Leucade était la ressource des amants infortunés. D’Ol.

XXII. Apud Homerum Ajacem multa cum hilaritate. Iliade, vii, 211.

Nec Marcellum apud Clastidium. À Clastidium sur l’Éridan, l’armée des Gaulois et celle des Romains étant en présence, Marcellus tua de sa main le roi des Gaulois, que Plutarque appelle Brilomarus, et d’autres Viridomarus. D’Ol.

M. Allienum Pelignum scuto protexit. Il s’agit ici de Scipion, qui était fils de Paul-Émile. Mais l’histoire ne nous apprend rien sur celle de ses actions qui avait rapport à cet Haliénus. D’Ol.

XXIII. Scipio quidem ille, pontifex maximus. P. Cornélius Scipion Nasica. Quoique souverain pontife, il est appelé ici homme privé, parce que le sacerdoce n’était pas une magistrature chez les Romains. D’Ol.

Nam facinus fecit maximum. « Il accomplit un très-grand fait, lorsque les Grecs venant à plier, il rétablit le combat de sa main, furieux et admirable en même temps ». D’Olivet dit de ces vers : on ne sait d’où sont lires ces deux vers qui sont cités ici dans le texte, ni à quelle action d’Ajax ils ont rapport. Quelques commentateurs, de l’avis desquels est l’abbé Guyet dans ses notes manuscrites, prétendent que ces vers ne sont point du texte, mais y ont élé insérés par une main étrangère.

XXIV. Bene igitur nostri, quum omnia. « C’est donc avec raison que nos pères, voyant que tous les vices sont dans les mœurs, et qu’il n’en est pas de plus repoussant que la colère, ont donné aux hommes colères seuls le nom de moroses. » Passage négligé par d’Olivet.

XXIX. Neque lam terribilis ulla fando. Muret, Var. Lect. viii, 16, reproche à Cicéron d’avoir mal traduit ces vers d’Euripide. Mais la critique de Muret, quoique juste dans le fond ne porte point sur Cicéron, puisqu’il n’est pas l’auteur des vers latins. Ils sont de Pacuvius, qui ne se piquait pas de traduire fidèlement. D’Ol.