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CICERON.

DES LOIS.

LIVRE PREMIER.

I. Anu i s. Voilà, sans doute, le bois, et voi- ci le chêne d’Arpinum : je les reconnais, tels que je les ai las souvent dans le Marins. Si le chêne vit encore, ce ue peut être que celui-ci ; car il

esl bien vieux. — ■ Qi mis. S’il vit encore, cher Attieus : il vivra toujours ; car c’est le génie qui i*a plante, et jamais plant aussi durable n’a pu être semé par le travail du cultivateur que par le vers du poète. — Att. Gomment cela, Quin- ti :s" et qu’est-ce donc que plantent les poètes ? Vous m’avez l’air, en louant Mitre frère, devons donner votre oi. — Quim :. Soit ; mais tant que les lettres parleront notre langue, on ne manquera pas de trouver ici un chêne qui s’appelle le chêne de Marins ; et ce chêne, comme l’a dit Scévola du Marias même de mon frère, Vieillira des siècles sans nombre.

Kst-ce que par hasard votre Athènes aurait pu conserver dans sa citadelle un éternel olivier ? ou montrerait-on encore aujourd’hui à Délos ce même palmier que l’Ulysse d’Homère y vit si grand et si flexible, et bien d’autres choses qui, en bien des lieux , vivent plus longtemps dans la tradition qu’elles n’ont pu subsister dans la natu- re ? Ainsi, que ce chêne charge de glands, d’où s’envola jadis

L’orgueilleux messager du monarque des deux , soit celui-ci, j’y consens ; mais, croyez-moi, quand les saisons et l’âge l’auront détruit, il y aura en-

core dans ce lieu le chêne de Marins. — Att. Je n’en doute pas assurément ; mais je demanderai maintenant, Quintus, non plus a vous, mais nu poète lui-même, si ses vers seuls ont planté le chêne, ou si ce qu’il a raconté de Marins est vrai. — Mabcus. Je vous répondrai, Attieus ; mais vous, d’abord, répondez-moi : >« ’est-ce pas non loin de votre maison qu’après son départ de la terre, Romulus se promenait, lorsqu’il dit à Julius Proculus qu’il était dieu , qu’il s’appelait Quirinus, et qu’il ordonna qu’un temple lui fût dédie dans ce lieu même ? et à Athènes, n’est-ce pas aussi non loin de votre antique demeure qu’Orithyie fut enlevée par Borée ? car telle est la tradition. — Att. Que voulez-vous dire ? et pourquoi ces questions ? _ Ma.bc. Rien , sinon qu’il ne faut pas trop diligemment vous enquérir des récits de ce genre. — Att. Toutefois il y en a beaucoup dans le Marias, dont on demande s’ils sont faux ou vrais ; et certaines gens exi- gent presque de la rigueur dans un poème sur un sujet si récent, et dans un poète du pays d’Arpinum. — Marc. Eh mais ! assurément, je désire ne point passer pour menteur. Cependant ceux dont vous parlez, Titus, l’entendent mal de vouloir dans cet essai la vérité, non pas d’un poète, maisd’untémoin. Je ne doute pas que les mêmes gens ne soient convaincus que Numa s’entretenait avec Egérie, et qu’un aigle mit un bonnet pointu sur la tète de Tarquin. — Quint. Je vous comprends , mon frère ; autres sont à votre avis les lois de l’histoire, autrescelles de la poésie. — Marc. Oui, puisque tout dans l’une se rapporte a la vérité, et presque tout dans l’autre

DE LEGIBUS.

LIBER PRTMUS.

I. Attict*. Lucus quidem i !!e, et liœc Arpinatium quer-

-<iiiir. saepe a me Lectus in Mario, si manet illa

quercus, haeeest profecto : etenîm esl sane retus. —

QtiMt js. Man.-t vero, util ■<■ noster, et semper manebH :

sala est enim ingenio ; nollius autem agricolae cultu stirps

tam diaturaa, qnam minari potest. — An.

Quo taadem modo, Qainte ? aal quale <-A istac, qaod

runt ? Mini enim videris , fratrem laodaodo, suf-

. ri libi. — Quint, hit ita sane. Veruuit amen , dom Ja-

lîoe loquenlur lit - liiiic loi i rit, qua ?

Mariana dicatur ; il ait Scaevola de fratris mei

Mario ,

Canesct-t saeclLs innumerabilibus.

Nia forte Athenae lue Bempiternam in arceoleam tenere l rtoernnt, ant, qnod Homericus i lyaaes Deli te pp

■ et leoeram palmam ridisse dhJt, bodie monstrant amdem ; mullaque alia multi-, locw diutias commémora- tion.- marient ,quam natura stare potuerunt. Quare « glan-

ra illa querens, - e qoa olioi evolavit

Runtia fui va J ji- , miranda visa figura

nunc sit ha>c : sed quum eam tempeslas vetustasve con- sumseiit, tamen eiïthisin locis quercus, qnani Marianam quercum vocent. — Att. Non dubito id quidem ; sed hoc jam non e le , Quinte , quaero , verum ex ipso poeta , (uine rersus banc quercum severint, an ila faclum de .Marin, utscribis, acceperis. — Marcds. Respondebo tibi equidem, sed non ante,quam mihi tu ipse responderis, Attice : cer- lene non longe a tnis aedibus inambulans, post excessum Buum, Romulus Proculo Julio dheerit, se deum esse, et Quirinum vocari, templumquc ^ i i » i dedicari in co

■ jusserit ; el Atlienis, non longe item a tua illa an- tiqaa domo, Oritbyiam Aquilo sustulerit : sic enim est tra- ditum. — Att. Quorsum tandem, ant cm- ista quaeris ? — Mabc. Nibil sane, nisi rt nimis diligenler inquîras in ea, quae isto modo mémorise sînt prodita. — Att. Alqui îinilia quaeruntur in Mario, fictane,an vera sint ;el a non- nullis, qnoil et in recenti inemoria, et in Arpinati homme, vel sereritas a le postulatur. — Marc, i.t meliercule, ego me cupio non mendacem putari : sed tamen nonnulli i>ti , Tite, (admit imperite , qui in isto periculonon ut a poeta,

ut a teste, reritatem exigant. Nec dubito, quin iidem , <-t cum Egeria collocutum Numam, et abaquila Tarquinio apicem impositum patent. — Quint. Inlelligo , te, dater, alias in bistoria leges observandas putare, alias in poe- mate. — Mabc. Quippequum in illa ad reritalem quasqoe referantar, in hoc ad deluctationeni pleraquc. Quanquan