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CICÉRON.

justes, puisque nous recherchons quelle est la véritable nature du gouvernement royal. Pensez un peu à Romulus, à Numa, à Tullus, et peut-être la royauté vous paraîtra-t-elle sous un jour moins sombre. — Mummius. Quelle estime faites-vous donc du gouvernement populaire ? — Scipion. Dites-moi, Spurius, cette ville de Rhodes, où nous nous trouvâmes naguère ensemble, vous offrait-elle l’image d’un véritable corps politique ? — Mummius. Oui, sans doute ; et d’un corps politique assez bien organisé. — Scipion. Vous avez raison ; mais si vous vous en souvenez, tous les citoyens y étaient tour à tour peuple et sénateurs ; ils remplissaient alternativement pendant quelques mois les fonctions populaires, et pendant d’autres mois les fonctions sénatoriales ; ils recevaient des deux côtés un droit de séance ; les mêmes hommes jugeaient au théâtre et dans le sénat les causes capitales et toutes les autres ; enfin le sénat avait absolument le même pouvoir et la même autorité que le peuple……(LACUNE)


FRAGMENTS DU LIVRE TROISIÈME DONT LA PLACE EST INCERTAINE.

I. Il y a dans tout homme un principe désordonné que le plaisir exalte, que la douleur abat. Nonius, iv, 178.

II. Soit qu’ils éprouvent leur ame, soit qu’ils délibèrent à quel parti ils se porteront. Nonius, iv, 351.

III. Les Phéniciens les premiers, avec leur commerce et leurs marchandises, ont importé dans la Grèce l’avarice, le luxe et une foule de besoins insatiables.Id., v, 35.

IV. L’Assyrien Sardanapale, ce roi débauché, dont Tullius écrit dans son troisième livre de la République : Sardanapale, plus infâme encore par ses vices que par son nom. Le Scoliaste de Juvénal, x, 362.

V. Que signifie donc cette absurde exception, à moins qu’on ne veuille faire un monument d’architecture de l’Athos tout entier ? Quel Athos, quel Olympe est aussi grand ? Priscien, vi, p. 710.

Passages extraits de Saint Augustin, et dans lesquels l’auteur analyse la dernière partie du 3ème livre de la République, le plus souvent avec les propres expressions de Cicéron.

I. Je m’efforcerai en son lieu de prouver, suivant les définitions mêmes de la république et du peu que que Cicéron met dans la bouche de Scipion, et en m’autorisant des sentiments exprimés en mille endroits de la République ou par l’auteur ou par les personnages de ses dialogues, que jamais Rome n’a formé une véritable société, parce que jamais elle n’a connu la vraie justice. Mais, selon des définitions plus vraisemblables, on peut accorder qu’il y eut à Rome une certaine société selon les idées romaines, et prétendre