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CICÉRON.

l’appelons, est la chose du peuple ; un peuple n’est pas toute réunion d’hommes assemblés au hazard, mais seulement une société formée sous la sauvegarde des lois et dans un but d’utilité commune. Ce qui pousse surtout les hommes à se réunir, c’est moins leur faiblesse que le besoin impérieux de se trouver dans la société de leurs semblables. L’homme n’est pas fait pour vivre isolé, errant dans la solitude ; mais sa nature le porte, lors même qu’il serait dans l’affluence de tous les biens… (LACUNE).

XXVI. Toutes les choses excellentes ont des semences naturelles ; ni les vertus, ni la société, ne reposent sur de simples conventions. Les diverses sociétés, formées en vertu de la loi naturelle que j’ai exposée, fixèrent d’abord leur séjour en un lieu déterminé et y établirent leurs demeures ; ce lieu fortifié à la fois par la nature et par la main des hommes, et renfermant toutes ces demeures, entre lesquelles s’étendaient les places publiques et s’élevaient les temples, fut appelé forteresse ou ville. Or, tout peuple, c’est-à-dire toute société établie sur les principes que j’ai posés ; toute cité, c’est-à-dire toute constitution d’un peuple, toute chose publique, qui est la chose du peuple, comme je l’ai dit déjà, a besoin, pour ne pas périr, d’être gouvernée par intelligence et conseil ; et ce conseil doit se rapporter sans cesse