Page:Cicéron - Œuvres complètes Nisard 1864 tome 4.djvu/210

Cette page n’a pas encore été corrigée

200 CICÉRON. conclut par ce raisonnement : Comme sans yeux l’usage et la fonction de ces organes ne peuvent exister, souvent aussi les yeu peuvent ne pas remplir lear fonction ; que néanmoins eelui qni s’est une t’ois servi de ses yeux pour apercevoir un objet réel, est complètement doué do sens de la vue : de même, sans la divination, l’usage et la fonction de la divination ne peut exister. Mais comme eelui en cpii elle existe peut quelquefois se tromper, et ne pas bien deviner, il suffit, pour établir la vérité de la divination, qu’il ait une seule fois deviné de telle sorte qu’on ne puisse pas dire que cela soit arrivé par basant ; or, nous avons une infinité de faits de cette nature ; avouons doue cjuïl existe une divination. WXIII. Quant aux divinations ou purement conjecturales, ou fondées sur une longue observa- tion des événements, celles-là, comme je l’ai dit, n’appartiennent point à la nature, mais a l’art. C’e ?t le fait des augures , des aruspices et de ceux qui font métier de conjecturer. Réprouvées par les Peripatéticiens, elles ont été défendues par les Stoïciens. Les unes sont établies sur d’an- ciennes règles réunies en corps de doctrine, comme le prouvent les rituels étruriens sur les entrailles des victimes, sur les éclairs et la fou- dre , ainsi que nos propres livres auguraux. D’au- tres sont fondées sur une conjecture improvisée : telle fut celle de Calchas, que nous voyons dans l’Iliade prédire, d’après le nombre des passe- reaux, la durée du siège de Troie. Telle est aussi celle que nous lisons dans l’historien Si- senna, et dont vous fûtes témoin. Sy lia, dit-il, se trouvant dans le voisinage de Nola, sacrifiait devant sa tente , lorsqu’un serpent s’élança tout a coup du pied de l’autel. Alors C. Postumius, aruspice, conjure le gênerai de faire marcher son armée. Sylla obéit, et s’empare du camp formi- dable que les Samnites avaient forme devant Nola. Denys, peu de temps avant son usurpation, fut aussi l’objet d’une conjecture. Comme il voyageait dans le pays des Léontins, ayant mis pied à terre, il poussa dans le fleuve son cheval, qui y disparut englouti dans les Ilots. Denys, malgré les plus grands efforts, n’ayant pu réussir à l’en retirer, s’en allait, dit Philistus , tres-af- Jliué, lorsqu’un peu plus loin il entendit tout à coup un hennissement ; s’étant retourné, il aper- çut tout joyeux son cheval plein de vie, et sur la crinière duquel s’était fixé un essaim d’abeilles. La conséquence de ce prodige fut que peu de jours après Denys fut proclamé roi. XXXIV. Par combien de signes la défaite de Leuctres ne fut-elle pas annoncée aux Lacédé- moniens ? Les armes déposées dans le tem- ple d’Heivule s’entrechoquèrent, et le simula- cre de ce Dieu parut tout dégouttant de sueur. Au même moment à Thèbes, au rapport de Cal- listhène, les portes- du temple d’Hercule, fer- mecs par des barres transversales, s’ouvrirent d’elles-mêmes, et les armes suspendues aupara- vant aux murailles furent trouvées à terre. Le même jour à Lébadée, durant uu sacrifice à Tro- phonius, les coqs se prirent à chanter sans que rien pût les interrompre, ce qui fit dire aux au- gures béotiens que la victoire était assurée aux Thébains, parce que ces oiseaux ont coutume de se taire quand ils sont vaincus, et déchanter quand ils triomphent. A la même époque, des 1 signes nombreux annonçaient aux Lacedémo- non pote>t exslare ofiicium et muniis oculornm, possunt autem atiquando oculi non fungi suo manere : qui vel sc- mel ita est usas oculis,q,t wa cerneret ; ishabel sensum octdoram vera ceroentiam. It<-m igitur, m sine divinatione non potestet officiant et maoas dirioationis exslare, po- i autem quis, quum diviuationem babeat, errare ali- quan-lo. 1 1 ernere : satîs e i ad c mGrmandam <li- rinatkmem, semé ! aliquid esse ita divinatum , ut oihil lis.se videatnr. Sunt auU-in ejus generis innu- . :tur divinatiouem , confitendom est. XXXin. Qoae mto aut conjectura cxplicaalur, aut i ...,.• :. itata >n :ii . _ ra divinandi, nt supra dixi, non naturalia, sed artifii iosa dicuntur : i :i quo ani- numerantur. Haec improbantnraperipaleticis ; defenduntur. Quorum alia nul posita in monnmeuUs, et disciplina ; qnod Ltru- tforum déclarant etaruspîcini, et fulgurales, et tonitru ïbri, nostri eiiara augurâtes : alia :>iio ex i pore conjectura explicantur, ut apud Homerum < ebas,quiex passenunnum ro belli Trojani annos augu- ratas est ; et ut iu Sisennœ scriptum bistoria ridemus, qnod , te inspectante, tactaœ est , ot, quom Sulla in ,-ino imrnolàret ante p ri,ab infin ibito an^uis ercer^eret, quam quiâem C l oraret ilJum , ut in expedilionem exertitum I : id quuni Sulla fecisset, tu ni ante oppidum Nolam florentis- sima Saiiiiiiiiiun castra cepit. Facta conjectura etiam in Dionysio eslpaullo ante, quam regnare cœpit : qui quam per agrum Leontinum ii«i raciens,equumipsedemisisset in Qumen, submersas equas voraginibus non exstitil ; quum maxima contentione non potuisset extrahere, it, ut ait Philistus, aegre ferens. Quuin autera ali- quantulum progressas esset , subito exaadivit hinnitum, respexitque, etequum alacrem laelusadspexit, cujus in juba examen apum consederat. Qnod ostentum liahuit banc vini, ut Dionysios paucis post diebus regnare ço> perit. XXXIV. Qnid ? Laced&moniis, paullo ante Leuctricam calamitatem, quae slgnificatib facta est, quum iu Hercolia fano armasonaerunt, Herculisque simulacrum multo su- manavit ? At eodem tempore Thebis, ut ait Callis- -, in templo Herculis valvae clausas repagulis subito se ipsae aperuerunt ; armaque, quae fixa in parietibus foi rant , ea sont humi inventa. Quumque eodem ti mpore apud Lebadiam Trophonio res divina fieret, gallos galli- in eo loco sic assidne canere cœpisse, ul nihil in- termitterent ; tam augures dixisse Bœotios , Thebanorum e ■•■ i< t.iiam , propterea quod avis illa virta silere sole- r< t , canere, si vicisset. Eademque tempestate mnltis si- guis Lacedagmoniis Leuctricae pugnas calamitas denuB-