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TABLE CHRONOLOGIQUE.

ses conjectures des commentateurs. D’Ol. Les manuscrits donnent, ou typandis, ou tympanidis, ou timpadis, ou tyrannidis, ou vitimpanitis. Les hypothèses des commentateurs, qui ont essayé de restituer ce passage, sont innombrables. M. Le Clerc préfère la leçon, in tyrannidis rogum.

XXXVI. Herculi quisquam decumam vovit. Plutarque, Quœst. Rom. 18, examine d’où venait la coutume de vouer la dîme de ses biens à Hercule.

Quoniam ille, ne Apollini quidem. Pythagore n’approuvait point que l’on égorgeât des animaux, même pour les sacrifices. Aussi Porphyre dit-il que le bœuf, immolé aux Muses par Pythagore, n’était que de farine. D’Ol.

XXXVII. Quinam Tantalidarum. Ces vers sont tirés des Pélopides, tragédie d’Attius. Pélops, fils de Tantale et père d’Atrée et de Thyeste, au lieu de la récompense promise à Myrtile, cocher d’Ænomaüs, le jeta dans la mer. C’est cette perfidie qu’on croyait que les Dieux punissaient dans les enfants de Pélops. D’Ol.

Neque enim, quem Hipponactis. Hipponax était affreusement laid. Des sculpteurs qui l’avaient représenté au naturel, ayant exposé son buste pour faire rire le monde, il fit des vers d’une horrible malignité contre les rieurs, dont quelques-uns se pendirent de rage. Pline, xxxvi, n’en convient pas. — À l’égard d’Archiloque, on dit que ses traits piquants contre Lycambe, qui, après lui avoir promis sa fille en mariage, lui manqua de parole, réduisirent Lycambe à se pendre. Voyez les commentateurs d’Horace sur l’épître xix du liv. i, v. 25. D’Ol.

Critolaus, inquam, evertit Corinthum ; Carthaginem Hasdrubal. Parce que tous deux précipitèrent leur pays dans la guerre contre les Romains. Sur Critolaüs, préteur des Achéens, voyez Polybe, in Excerpt. de Legatione, 144. Sur Hasdrubal, voyez Appien in Punicis, 70-130.

XXXIX. Non ut eam tollerem, sed ut intelligeretis. Cotta prend souvent cette précaution d’avertir qu’il n’en veut point à l’existence des Dieux ; et celui qui le fait parler de cette sorte convient lui-même qu’il y a de l’affectation. L’endroit où Cicéron fait cet aveu mérite d’être rapporté et bien examiné, parce qu’on y découvre ce que l’auteur jugeait de son ouvrage. C’est dans le 1er  livre de la Divination, c. 5. « J’ai achevé depuis peu, lui dit son frère, de lire votre troisième livre de la Nature des Dieux ; et quoique les raisons de Cotta m’aient ébranlé, elles ne m’ont pas pourtant fait changer de sentiment. — Vous avez raison, lui dit Cicéron, car Cotta y parle plutôt pour réfuter les arguments des Stoïciens, que pour détruire l’opinion que les hommes ont des Dieux. — Je sais bien, lui répond son frère, que Cotta le dit de la sorte, et même souvent peut-être, pour faire qu’il ne paraisse pas s’écarter de l’opinion commune ; mais je vous avoue qu’il me semble qu’à force de vouloir combattre les Stoïciens, il rejette entièrement les Dieux. » D’Ol.

XL. Dabis diem nobis aliquem. La dispute n’a jamais dû recommencer, et Cicéron ne dit ceci que pour se tirer d’intrigue. Car il fait dire par son frère dans le ier livre de la Divination, incontinent après les paroles que je viens de rapporter, que la cause de la religion ayant été suffisamment défendue par Balbus dans le livre ii de ces entretiens, il est inutile de répondre aux objections de Cotta. D’Ol.



TABLE CHRONOLOGIQUE
DES PHILOSOPHES GRECS DONT IL EST PARLÉ DANS LES ENTRETIENS DE CICÉRON SUR LA NATURE DES DIEUX.
Séparateur
Ère
philosoph.
Avant
J. C.
1
Thalès, âgé de 53 ans, jeta, en Grèce, les fondements de la philosophie, et forma une secte nommée l’Ionique, parce qu’il était d’Ionie. Il mourut l’an 38 de l’ère philosophique. 580
11
Anaxamandre, disciple de Thalès, et plus jeune que lui de 29 ans. Ce fut dans l’Olympiade 58e qu’il découvrit l’obliquité du zodiaque. 570
3
Anaximène, disciple d’Anaximandre. On lui attribue l’invention de la gnomonique. 558
35
Xénophane, chef de la secte nommée l’Éléatique, parce que ses principaux sujets étaient d’Élée. 546
46
Pythagore, le premier qui ait pris le nom de philosophe, et dont la secte fut nommée l’Italique, parce qu’il enseignait à Crotone, sous le règne de Tarquin le Superbe. 535
60
Alcméon de Crotone, disciple de Pythagore. 521
70
Héraclite d’Éphèse, fondateur d’une secte qui ne fleurit pas beaucoup, et qui n’était qu’un démembrement de l’Italique. On lui donne pour maîtres Xénophante et un Pythagoricien. 511
80
Parménide, disciple de Xénophante. Athénée reprend Platon avec raison d’avoir fait Parménide contemporain de Socrate. Cela serait vrai selon le calcul du Père Petau, qui met Parménide à la 90e Olympiade. Mais ce savant homme s’était apparemment réglé sur les anciennes éditions de Laërce, qui marquent la 99e au lieu de la 69e Olympiade. 510
90
Diogène d’Apollonie, disciple d’Anaximène. 491
103
Anaxagore, disciple d’Anaximène, est le premier qui ait philosophé à Athènes ; car jusqu’alors les successeurs de Thalès s’étaient tenus en Ionie. 478
115
Leucippe, disciple de Zénon d’Élée. 466
130
Zénon d’Élée, disciple et fils adoptif de Parménide. Aristote le reconnaît pour l’inventeur de la dialectique. 451
145
Empédocle, de la secte Italique, né l’an 110 de l’ère philosophique. On le sait disciple de Pythagore, mais les temps ne s’accordent pas. Henri Dodwel, de œtate Pythagorœ, veut que le maître d’Empédocle soit un autre Pythagore, qui avait été disciple de l’ancien. 436