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énormes pour satisfaire à ses exactions ; a0 il s’était approprié l’argent exigé pour la réparation des routes ; 3° il avait établi un impôt sur les vins. Ici se trouve une nouvelle lacune pour ce qui concerne ce troisième chef. L’habile éditeur ne croit pas que ce soit une observation du copiste ; mais on peut croire, en s’appuyant d’un passage de Pline le Jeune (Epist., I, ao), que Cicéron n’avait peut-être jamais écrit cette partie du plaidoyer.

Ce qui vient après cette lacune contient la réfutation du témoignage des Gaulois ; et je n’ai rien à ajouter à ce que M. Gueroult a dit sur cette partie du plaidoyer, ainsi que sur la péroraison.

M. V. Le Clerc, en terminant son introduction, s’attache «à « défendre les Gaulois, nos aïeux, contre les injures et les sarcasmes « du défenseur de Fonteius ; >> et il le fait avec talentdans un discours qui est une imitation de la fameuse harangue du Paysan du DanubeOserai-je dire que le savant, professeur me paraît avoir pris un soin superflu ? Admirable comme orateur dans ses oraisons, Cicéron ne doit conserver aucune autorité lorsque, trop fidèle à son devoir d’avocat, il dit le bien ou le mal, selon l’intérêt de sa cause, sans nullement s’inquiéter de la vérité. Au reste, dans le plaidoyer pour Cluentius, dans cette cause où il plaida successivement le pour et le contre, l’orateur romain expose lui-même sa doctrine à cet égard. « C’est, dit-il, une grande erreur de croire trouver nos opinions -< particulières consignées dans nos plaidoyers. Tous ces discours « sont le langage de la cause, de la circonstance, et non pas le nôtre « personnellement. » (Ch. L.) On peut en conclure que si, au lieu d’avoir intérêt, comme ici, à dénigrer, à calomnier les Gaulois, Cicéron avait au contraire eu des motifs pour peindre en beau leur caractère, il n’aurait pas manqué de leur consacrer un panégyrique, à peu près comme il l’a fait à l’égard des Siciliens qui accusaient Verrès. Nous ne devons donc pas attacher beaucoup d’importance à cette amère diatribe de l’avocat de Fonteius contre les anciens habitnns de notre patrie.

C. D.