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doute pour cognomen. — Les Romains avaient trois noms. Prænomen, le nom personnel : Aulus, Caïus, Cneus, Marcus, etc. — Nomen, le nom de la race (gentis) : Cornelius, Junius, Tullius, Julius. — Cognomen, le nom de la branche ou famille : Scipio, Cæsar, Cæpio, Crassus, Cicero. Quelquefois on ajoutait un quatrième nom, agnomen, pour distinguer les rameaux de la branche. Cet agnomen était propre à l’individu : Æmilianus, Africanus, Macedonicus. (Note de M. Gueroult.)

Quelquefois l’agnomen devenait cognomen, tel qu’Asiaticus, qui devint le nom distinctif des Scipions, descendans de Scipion l’Asiatique.

(22). Le Phormion de Térence. Ce personnage est un parasite effronté ; et l’acteur qui jouait ce rôle portait, à ce qu’il paraît, un masque noir : car Térence ne dit point qu’il eût le teint basané. Toujours disposé à justifier les plaisanteries dont Cicéron fait abus dans ses harangues, Quintilien fait grâce à cette allusion, qui nous parait bien froide. « Le hasard, dit-il, fait quelquefois que ces allusions sont assez heureuses ; comme ce que dit Cicéron dans l’oraison pour Cécina, en parlant contre un témoin qui se nommait Phormion : « Vous voyez, juges, que ce Phormion n’est ni moins noir, ni moins présomptueux que celui de Térence. » (Liv. VI, ch. 3, Du rire.)

(23). Fidiculamus Falcula. Dans la cause de Cluentius (ch. XXXVII, {XLI et L, Cicéron justifie Falcula du reproche de corruption. C’est avec peine qu’on voit de pareilles contradictions dans l’orateur romain. On voit qu’il débitait avec la même assurance le pour et le contre, la vérité et le mensonge, suivant les règles du genre judiciaire, qui veut qu’on sacrifie tout au besoin de sa cause.

(24). Cinquante-trois mille. D’après le plaidoyer pour Cluentius, il semble que l’on doive lire quarante mille. On voit, dans ce plaidoyer, que chacun des juges corrompus devait recevoir quarante mille sesterces (8, 180 fr.) : or, pour donner lieu à l’équivoque, il fallait que la terre de Falcula fût éloignée de Rome d’un pareil nombre de pas que celui des sesterces donnés pour acheter sa conscience.

(25). Une cause publique. Il s’agissait d’empoisonnement dans la cause de Cluentius : or, ces sortes de causes étaient regardées comme des causes publiques. (Voyez ci-dessus, note 23.)