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de ses parens, P. Vetilius, déclare que, formellement appelé par Ébutius, il est venu le joindre avec ses esclaves armés. — Qu’ajoute-t-il ? — Qu’il y avait autour de notre adversaire une foule de gens en armes. — Que dit-il encore ? — Que Cécina fut menacé par Ébutius. Que vous dirai-je de ce témoin, sinon, juges, que, bien qu’il soit peu digne de foi, vous n’en devez pas moins croire son témoignage ; et cela, parce qu’il dépose en faveur d’Ébutius ce qui est le plus contraire à la cause de celui-ci ? A. Terentius, second témoin d’Ébutius, en l’accusant, s’accuse lui-même. Il dit, contre Ébutius, qu’il était entouré de gens armés ; et, contre lui-même, qu’il ordonna à Antiochus, esclave de notre adversaire, de se jeter, le fer à la main, sur Cécina qui avançait. Que dirai-je de plus sur ce témoin, contre lequel, malgré les instances de Cécina, je refusai de parler, dans la crainte de paraître porter contre lui une accusation capitale (20) ? Je ne sais vraiment aujourd’hui si je dois parler ou me taire au sujet d’un homme qui, après avoir prêté serment, vient ainsi se charger lui-même. Après lui, L. Célius a dit que non-seulement Ébutius était environné d’une foule d’hommes armés, mais, de plus, qu’un petit nombre d’assistans suivaient Cécina. Dois-je attaquer la moralité de ce témoin, en qui je souhaite » que vous ayez autant de confiance que s’il était le mien ?

X. P. Memmius a ensuite été entendu ; il a parlé d’un service éminent qu’il dit avoir rendu aux amis de Cécina, en leur ouvrant, à travers les terres de son frère, le seul passage qui pût faciliter leur fuite, lorsqu’ils étaient saisis d’épouvante. Memmius a droit à mes remercîmens pour s’être montré compatissant dans cette ren-