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mus ijus civile laudavimus : verba ambigua distiiiximus. « Toute la difficulté roulait sur les termes d’une sentence provisionnelle. Je m’attachai à éclaircir par des distinctions plusieurs choses qui étaient embrouillées ; je fis sentir l’importance du droit civil ; je fixai le sens des mots équivoques. »

Les grands mouvemens de l’éloquence ne convenaient nullement à cette cause ; aussi l’orateur n’est-il point sorti du genre simple : pureté, précision, élégance, voilà ce que l’on remarque presque partout dans son style. Je dis presque partout, car on pourrait lui reprocher des distinctions trop subtiles et quelques faux raisonnemens. Quelquefois aussi la phrase est péniblement construite et les antithèses ne sont pas assez ménagées. Trois ou quatre citations justifieront notre critique et nos éloges ; mais auparavant je dois vous exposer le sujet de ce plaidoyer.

Césennia, épouse en secondes noces de Cécina, lui avait légué tous ses biens. Lorsqu’il voulut se mettre en possession, Ebutius se présenta comme propriétaire d’un domaine assez considérable qui faisait partie de l’héritage. Ce domaine avait été en effet acheté par le requérant, mais pour le compte et avec les deniers de Césennia. C’était, dit Cicéron, un de ces intrigans trop communs dans la société, qui, par d’adroites flatteries, s’établisseut particulièrement chez les veuves ; qui, avec quelques