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yeux des habitans ; bien que l’un et l’autre ait son entrée particulière, leurs eaux vont affluer au même bassin, qui les unit. C’est ce qui forme la partie qu’on nomme l’île, et qui, séparée du continent par un petit bras de mer, y communique par un pont qui la joint au reste de la ville.

LIII. Syracuse est si vaste, qu’elle semble composée de quatre villes (77), qui toutes sont considérables. La première est l’île dont je viens de parler, située entre les deux ports, et se prolongeant jusqu’à l’entrée de l’un et de l’autre. Là, se trouve cet ancien palais d’Hiéron, où nos préteurs font leur résidence. On y voit aussi un grand nombre de temples, mais deux surtout l’emportent sur les autres : l’un est consacré à Diane, l’autre à Minerve, et il était, avant l’arrivée de Verrès, richement décoré. À l’extrémité de l’île, est une fontaine d’eau douce, que l’on nomme Aréthuse ; son bassin, d’une étendue immense, est très-poissonneux : les vagues l’inonderaient, s’il n’était séparé de la mer par une forte jetée construite en pierres.

La seconde ville, enclose dans les murs de Syracuse, porte le nom d’Achradine. On y remarque une place très-étendue, de superbes portiques, un très-beau prytanée, un vaste palais pour le sénat, un magnifique temple de Jupiter Olympien. Le reste de la ville se compose d’une rue fort large, qui la traverse tout entière, laquelle est coupée de plusieurs rues transversales, qui ne sont bordées que de maisons particulières. La troisième ville a été appelée Tyché, parce qu’il s’y trouvait autrefois un temple de la Fortune. Elle renferme un vaste gymnase et un grand nombre d’édifices religieux : c’est le quartier le plus vivant et le mieux peuplé. La quatrième ville se nomme la Ville-Neuve ; elle a été bâtie la dernière. On