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LXVII. Vous vous rendrez cher à toute la maison. Que veut dire toute la maison ? A quoi tend ce mot, Timarchide ? Vous conseillez donc Apronius ? Qu’en avait-il besoin ? Était-ce sous vos auspices ou de lui-même qu’il s’était introduit dans celle dont vous faisiez partie ? Employez envers chacun les moyens les plus propres à séduire. Quelle impudence ne devait pas avoir dans sa toute-puissance celui qui montre tant de corruption dans sa fuite ! À l’entendre, tout peut s’obtenir avec de l’argent. Donnez, prodiguez, séduisez, si vous voulez vaincre. Ce conseil de Timarchide à Apronius me révolterait moins, s’il ne le donnait pas également à son patron. Quand vous recommandez une affaire, on est toujours sûr du succès. Oui, sous la préture de Verrès, mais non pas sous celle d’un Sacerdos, d’un Peducéus, ni même d’un Metellus. Vous savez que Metellus est un homme d’esprit (58). Ici l’indignation est au comble ; le caractère d’un aussi excellent homme que Metellus, ridiculisé, moqué, méprisé par un esclave échappé de ses fers, par un Timarchide ! Si Vulteius est pour vous, le reste ne sera qu’un jeu. Timarchide est bien dans l’erreur, quand il s’imagine qu’avec de l’argent on peut corrompre Vulteius, ou que Metellus gouverne son département au gré d’un seul homme. Mais son erreur, il l’a prise dans la maison de son maître ; il a vu tant d’individus, par eux-mêmes ou par d’autres, réussir auprès de Verrès en se jouant au gré de leurs désirs, qu’il croit que tous les préteurs se laisseront de même aborder. Il vous était facile d’obtenir en vous jouant ce que vous vouliez de Verrès, car vous connaissiez plus d’une espèce de jeu pour lui plaire. On a mis dans l’esprit de Metellus et de Vulteius que vous avez ruiné les laboureurs. Qui est-ce