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le magistrat qui lui a succédé, j’en conviens : cependant l’amitié l’empêche de parler. Mais il doit au moins nous instruire de l’état où se trouve la province ; il le doit, rien pourtant ne l’y force. Qui requiert le témoignage de Metellus contre Verrès ? Personne. Est-il quelqu’un qui le réclame ? Non pas que je sache. Eh bien, si je prouve par le témoignage et par les lettres de Metellus que je n’ai rien avancé qui ne soit vrai, que direz-vous alors ? Que Metellus a écrit des mensonges ? qu’ami de Verrès, il veut perdre son ami ? que, préteur, il ne connaît pas l’état de sa province ? Greffier, lisez les lettres de L. Metellus, adressées aux consuls Cn. Pompée et M. Crassus, ainsi que celles qu’il a écrites au préteur M. Mummius et aux questeurs de la ville. Lettre de L. Metellus. J’ai vendu les dîmes du blé conformément a la loi d’Hiéron. Lorsqu’il écrit qu’il a vendu conformément à la loi d’Hiéron, qu’entend-il par là, si ce n’est qu’il a vendu comme l’ont fait tous les préteurs, excepté Verrès ? Lorsqu’il écrit qu’il a vendu conformément à la loi d’Hiéron, qu’entend-il par là, si ce n’est qu’il a rendu aux Siciliens les bienfaits de nos ancêtres, qu’il les a rétablis dans leurs droits, qu’il les a fait jouir de tous les privilèges de notre alliance, de notre amitié, de nos traités ? Il dit ensuite combien il a vendu la dîme de chaque canton. Qu’ajoute-t-il ? Lisez la suite de la lettre. Je n’ai rien négligé pour vendre les dîmes au plus haut prix possible. Pourquoi donc, Metellus, vos adjudications n’ont-elles pas été plus fortes ? — Parce que j’ai trouvé les labours abandonnés, les campagnes désertes, la province pauvre et ruinée. — Mais cependant on avait ensemencé quelques terres. Comment s’est-il trouvé des laboureurs qui aient consenti à semer ? Lisez la lettre. Lettre. Vous