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donna aux habitans d’Agyrone de payer à cet agent trois sesterces pour chaque médimne. Quoi donc, après avoir exigé, requis une si grande quantité de grains, à titre de bénéfice, il faudra encore que l’on donne de l’argent pour l’examen du blé ? Apronius ou tout autre, qui aurait été chargé de percevoir le blé destiné aux troupes, n’aurait-il pas été libre de rejeter comme mauvais le blé de Sicile, d’autant plus qu’il avait la faculté de se le faire mesurer sur l’aire même ? Une si grande quantité de blé est livrée et exigée à votre commandement. Ce n’est pas assez ; de l’argent est en outre demandé et compté. C’est peu : pour la dîme de l’orge, on exige encore de l’argent. Vous vous faites donner trente mille sesterces par dessus le marché. Ainsi une seule cité, à force de violences, de menaces, d’ordres et d’exigences iniques de la part du préteur, s’est vu enlever trente-trois mille médimnes de froment et cent vingt-neuf mille sesterces. Ces faits sont-ils obscurs ? quand tout le monde le voudrait, pourraient-ils le devenir ? N’est-ce pas publiquement, en pleine assemblée, aux yeux de tous, que vous avez exigé, ordonné, contraint ? Les magistrats d’Agyrone, et les cinq notables citoyens que vous aviez mandés pour assurer vos bénéfices, n’ont-il pas, de retour chez eux, informé le sénat de tout ce que vous avez fait et ordonné ? Leur rapport, conformément à leurs lois, n’a-t-il pas été consigné dans les registres de la ville ? Leurs députés, hommes d’une naissance illustre, sont à Rome ; et ce qu’ils ont dit dans leurs dépositions n’a-t-il pas confirmé ce que j’avance ?

Voici les registres d’Agyrone et la déposition de ses députés. Greffier, lisez d’abord les registres : Registres publics. Lisez la déposition : Déposition faite au nom de