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XXIX. Le jour où l’affaire devait se plaider arriva ; aucune inquiétude, aucune crainte ne troublaient ceux qui défendaient la cause de Sopater : l’accusation était sans fondement ; la chose avait été jugée ; Verrès avait reçu de l’argent. Qui pouvait douter du résultat ? Cependant la cause ne fut point plaidée ce jour-là, on la renvoya à la prochaine audience. Timarchide vint trouver une seconde fois Sopater ; il lui dit que les accusateurs promettaient au préteur une somme beaucoup plus forte que celle que lui-même avait donnée, et qu’il laissait à sa prudence le soin d’examiner ce qu’il devait faire. Quoique cet homme fût comme Sicilien et comme accusé dans une position défavorable pour obtenir justice, il refusa d’écouter Timarchide. Faites ce que vous voudrez, lui dit-il, je ne donnerai pas davantage. Ses amis et ses défenseurs approuvèrent sa fermeté, d’autant plus que, de quelque manière que le préteur se conduisît dans cette affaire, il devait avoir pour assesseurs des citoyens romains très-recommandables, domiciliés à Syracuse, ceux mêmes qui s’étaient trouvés du conseil de C. Sacerdos, quand Sopater avait été renvoyé absous. Autant qu’ils pouvaient en juger, il leur semblait impossible que, pour le même délit, sur les dépositions des mêmes témoins, les mêmes hommes qui l’avaient auparavant acquitté condamnassent Sopater. Tous donc se rendent au tribunal avec confiance. Quand on fut arrivé, et que ceux qui formaient ordinairement le conseil furent venus en grand nombre prendre leur place accoutumée, Sopater voyait ses moyens de défense emprunter un nouvel appui du nombre imposant et de la dignité de cette assemblée, composée, comme je l’ai dit, des mêmes hommes qui