l’iniquité de ces actes ne laissant aucun doute sur ce point. Je n’en rapporterai qu’un seul qui vous fera juger des autres ; vous en avez déjà entendu parler lors de la première action.
XLVIII. Je veux parler de C. Sulpicius Olympus(166). Cet homme mourut pendant la préture de C. Sacerdos. Verrès, si je ne me trompe, ne s’était pas encore mis sur les rangs pour cette magistrature. Quoi qu’il en soit, Sulpicius avait institué son héritier M. Octavius Ligur(167). Celui-ci recueillit la succession, il en resta paisible possesseur tant que Sacerdos fut en fonction. À peine Verrès fut-il entré en charge, qu’en vertu d’un édit de ce nouveau magistrat, qui n’avait rien de commun avec celui de son prédécesseur, la fille du patron de Sulpicius(168) réclama le sixième de l’héritage. Ligur était absent. Son frère, Lucius, défendait sa cause. Ses amis, ses parents comparurent avec lui. Le préteur déclara que, si l’on ne prenait des arrangements avec cette femme, il la mettrait en possession. L. Gellius plaida pour Ligur(169) ; il démontra que l’édit de Verrès ne pouvait regarder les successions échues avant sa préture, et que, si cet édit avait existé à la mort de Sulpicius, Ligur n’aurait peut-être pas accepte l’héritage. Rien de plus juste que ces raisons, appuyées, d’ailleurs, par des personnages d’un très grand poids ; mais l’argent prévalut. Ligur vint à Rome ; il ne doutait pas que, s’il pouvait obtenir une audience du préteur, la bonté de sa cause, et sa considération personnelle, le détermineraient en sa faveur : il alla donc trouver Verrès, lui expliqua l’affaire, lui représenta depuis combien de temps cette succession lui était échue ; en un mot, il lui exposa tout ce que peut faire valoir un homme d’esprit dans une excellente cause. Il finit par le prier