connaissance, et ce qui a précédé immédiatement, le présent même, et l’avenir qui peut être plus ou moins éloigné. On considère encore d’ordinaire la durée du temps, car souvent il est nécessaire de le comparer avec le fait, pour juger s’il a pu suffire à une action si longue on à tant d’actions différentes. Or, dans le temps on examine l’année, et le mois, et le jour, et la nuit, et la veille, et l’heure, ou enfin quelqu’une de leurs parties.
XXVII. L’occasion est une partie du temps qui renferme la facilité de faire ou de ne pas faire une action ; c’est ce qui la distingue du temps ; car il est facile de voir qu’ils ne font qu’un genre. Le temps est la durée qui embrasse ou plusieurs années ou une seule année, ou seulement une partie de l’année. L’occasion, à l’idée de durée, joint celle du moment favorable pour agir. Ainsi tous deux appartiennent au même genre, et ne sont point la même chose. Ils diffèrent sous un point de vue, et, comme nous l’avons dit, par l’espèce. L’occasion se distingue en publique, en commune, en particulière : publique, quand elle rassemble toute une ville, comme des jeux, une fête, la guerre ; commune, quand il s’agit d’une chose qui arrive à tout le monde à peu près dans le même temps, comme la moisson, la vendange, l’été, l’hiver ; particulière, quand il s’agit d’un des événements de la vie privée, comme un mariage, un sacrifice, des funérailles, un festin, le sommeil.
Le mode ou la manière développe les autres détails de l’action, le caractère qu’on lui donne, et l’intention de celui qui l’a faite. On peut y faire entrer, comme subdivisions, la prudence et l’imprudence. La prudence s’appuie des actions publiques et privées, des voies de douceur ou de violence employées pour réussir. L’imprudence, compagne ordinaire des passions, de la colère, de la douleur, de l’amour, et de toute affection semblable, s’emploie dans la justification. Les preuves qu’elle fournit se tirent surtout de l’ignorance, du hasard et de la nécessité.
Les moyens, dernière partie des accessoires, empêchent ou facilitent l’exécution.
XXVIII. Par circonstances, on entend ce qui est plus grand, plus petit que le fait dont ils agit, ce qui lui est pareil, égal, contraire, contradictoire ; enfin son genre, son espèce et son issue. La grandeur en plus ou en moins, et l’égalité, se jugent, pour ainsi dire, par la force, l’ordre et la figure de l’affaire. C’est un corps. dont on mesure la taille.
Les points de comparaison établissent la ressemblance : on les trouve par le rapprochement, et dans la conformité de nature. Deux choses sont contraires quand, placées dans des genres différents, elles sont très éloignées l’une de l’autre, comme le froid et la chaleur, la vie et la mort. Elles sont contradictoires, quand elles répugnent entre elles ; par exemple : « Être sage, n’être pas sage. » Le genre embrasse plusieurs espèces, comme passion, par exemple. L’espèce est une division du genre, comme l’amour, l’avarice. L’issue est la fin d’une action ; on cherche