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INTRODUCTION.


Ce dialogue fut composé peu de temps après celui de la Vieillesse, que l’auteur cite même dans le préambule, où il établit une espèce de parallèle entre les deux ouvrages. Ici, le principal interlocuteur est C. Lélius, l’ami du second Africain ; il cède à l’empressement de ses gendres C. Fannius et Q. Mucius Scévola, qui veulent l’entendre parler sur l’amitié. La scène se passe quelques jours après la mort de Scipion, l’an de Rome 624, sous le consulat de C. Sempronius Tuditanus et de M’. Aquillius.

Le sujet, dit Middleton d’après Cicéron lui-même, n’était pas supposé. Scévola, qui vécut fort long-temps, et qui prenait plaisir, comme tous les vieillards, à raconter les histoires de sa jeunesse, répétait souvent toutes les circonstances de ce dialogue aux jeunes Romains qui venaient profiter des leçons du savant jurisconsulte ; Cicéron, dont les premières années avaient été confiées à la surveillance et à la direction de Scévola, put retrouver dans sa mémoire les détails de quelque entretien semblable ; et cet ouvrage, qui ne laisserait pas d’être un des plus précieux restes de l’antiquité, quand il passerait pour fabuleux, doit nous faire d’autant plus d’impression qu’il semble nous représenter authentiquement les pensées et le langage des plus grands et des plus vertueux personnages de Rome.

Lélius définit d’abord l’amitié ; il examine ensuite par quels motifs on cherche à se faire des amis, quelle est l’origine de l’amitié, entre quelles personnes elle peut s’établir, quels en sont les lois et les devoirs, et par quels moyens on doit la conserver.

Il serait difficile de donner en peu de mots une analyse exacte et complète de ce dialogue ; car le plan n’en est pas aussi régulier que celui du dialogue sur la Vieillesse. Il a cepen-