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d’adresse les phrases qui nous restent de l’ouvrage original : j’en avertirai dans les notes latines.

Comme le plan de l’auteur est fort confus, et que ses digressions et ses lieux communs font perdre sans cesse le fil de ses idées, il suffira de dire, sans vouloir donner une plus longue analyse, que ce traité peut se diviser en deux parties principales. Dans la première, l’auteur développe, avec autant de diffusion que de froideur, les désagréments et les malheurs de la vie à tous les âges, dans toutes les conditions ; les motifs que nous avons de ne pas craindre la mort pour nous ni pour les autres, et de résister à la douleur ; plusieurs exemples de fermeté et de courage, etc. La seconde partie est consacrée tout entière à l’immortalité de l’âme, et elle se termine par l’apothéose de Tullie.

On ne peut dissimuler, malgré des fautes qu’un œil exercé découvrira sans peine, que le faussaire ne se montre souvent très habile imitateur, du moins pour le style ; mais le désordre et l’embarras du plan, le ton scolastique et déclamatoire, le caractère servile de grammairien copiste, l’absence, dans un tel sujet, de toute inspiration naturelle et touchante, enfin de nombreuses preuves de détail rassemblées par les savants que nous avons cités, ne permettent pas de garder aujourd’hui le moindre doute sur la falsification, et l’on doit s’étonner que l’anglais Blacklock, il y a quelques années, ait essayé encore de rendre à Cicéron un ouvrage qui certainement n’est pas de lui.

J. V. L.