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encore avec Lucullus, pendant sa questure en Asie ; et que, sous les premiers censeurs depuis son admission, Julius et Crassus, il n'y eut point de dénombrement. Au surplus, le dénombrement n'établit point le droit de cité ; il indique seulement que la personne inscrite s'est regardée dès lors comme citoyen. Or, dès ce temps où vous prétendez qu'Archias lui-même ne prenait pas la qualité de citoyen romain, il a fait plusieurs fois son testament selon nos lois ; il a recueilli divers héritages de citoyens romains ; et Lucullus, pendant sa préture et son consulat, lui a assigné des gratifications sur le trésor public. Cherchez ailleurs des arguments, si vous pouvez : ni la conduite d'Archias, ni celle de ses amis, ne sauraient vous en fournir.

[6] VI. Vous me demanderez, Gratius, pourquoi Archias m'inspire un si tendre intérêt ? C'est que je trouve dans ses ouvrages de quoi délasser mon esprit fatigué du tumulte des affaires, de quoi reposer mes oreilles importunées des clameurs du barreau. Pensez-vous que nous pussions suffire à cette variété perpétuelle de discussions qui se renouvellent tous les jours à la tribune, si notre esprit n'était cultivé par l'étude, ou qu'il nous fût possible de supporter une application si constante, si nous ne trouvions dans l'instruction un agréable délassement ? Pour moi, j'avoue que les lettres font le charme de mes loisirs. Ceux-là peuvent en rougir, qui s'ensevelissent dans les livres au point de n'