Page:Cicéron - Œuvres complètes, Garnier, tome 8, 1869.djvu/277

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après sa condamnation, ôtait aux siens tout crédit : le seul Metellus, plein de religion et de modestie, poussa l'exactitude jusqu'au scrupule ; on le vit même en référer au préteur L. Lentulus, ainsi qu'à ses assesseurs, pour une simple rature qui se trouvait sur un nom, et qui lui causait, disait-il, de l'inquiétude.

[5] V. Ainsi, dans ces registres, pas l'ombre d'une rature sur le nom d'Archias. Après cela, douterez-vous de ses droits, surtout lorsqu'il est encore inscrit dans d'autres villes qu'Héraclée ? En effet, si tant d'hommes d'un mérite médiocre, sans profession ou d'une profession peu honorable, obtenaient sans peine dans la Grèce le titre de citoyens ; si Rhegium, Locres, Naples ou Tarente, le prodiguaient souvent à des comédiens, croirai-je que ces villes aient pu le refuser aux vœux d'un poète illustré par son génie ? Quoi ! mille autres, non seulement depuis la loi de Silvanus, mais même depuis la loi Papia, se sont glissés, on ne sait comment, dans les registres de nos villes municipales, et Archias, pour avoir négligé de faire valoir son inscription dans ces mêmes villes, pour s'être contenté du titre de citoyen d'Héraclée, sera privé de ses droits. Vous réclamez les registres du cens. On ignore apparemment que, sous les derniers censeurs, Archias était à l'armée, auprès de Lucullus, cet illustre général ; que, sous les précédents, il était