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florissaient dans toute l'Italie les sciences et les arts de la Grèce : l'étude en était cultivée d'un bout du Latium à l'autre avec plus d'ardeur qu'aujourd'hui ; et Rome, à l'ombre de la paix dont jouissait l'empire, ne les négligeait pas. Aussi, Tarente, Rhèges et Naples, s'empressèrent d'accorder à Licinius, avec le droit de cité, tous les privilèges qui en dépendent ; et quiconque savait apprécier les talents, se crut heureux de l'avoir pour hôte et pour ami. Précédé d'une si brillante réputation, et connu même où jamais il n'avait paru, il vint à Rome sous le consulat de Marius et de Catulus. Ces deux magistrats suprêmes purent offrir à sa plume, l'un de grands exploits à célébrer, l'autre de belles actions relevées par tous les agréments de l'esprit et du goût. À peine arrivé, les Lucullus l'accueillirent ; quoiqu'il portât encore la robe prétexte, leur maison devint la sienne ; et, ce qui fait l'éloge non seulement de son esprit et de son savoir, mais encore de son cœur et de ses vertus, c'est que la maison qui la première a reçu sa jeunesse, est encore celle où sa vieillesse trouve plus de bienveillance. À cette époque, il était goûté de Metellus Numidicus et de Pius son fils ; M. Émilius se faisait gloire d'écouter ses leçons ; il vivait familièrement avec les deux Catulus, le père et le fils ; Crassus cultivait son amitié. En un mot, lié de la plus étroite intimité avec les Lucullus, les Octaves, les Drusus, les Catons, et la