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CONTRE VERRES, II. 55

Or donc, après qu’lleraclius eut été condamné tout absent qu’il était, non-seulement la succession en litige, laquelle montait à trois millions de sesterces, mais tout son patrimoine, qui ne valait paS beaucoup moins, furent confisqués au profit du gymnase de Syracuse, c’est-à-dire au profit de celte cité.Quelle préture que la vôtre ! Vous enlevez à un héritier une succession qu’il tenait d’un parent, qu’il tenait d’un testament, qu’il tenait des lois ; vous .- lui enlevez dés. biens dont Herâclius lui avait abaiidonne ; de. son vivant l’usage et la jouissance ; et Cet héritage d’un parent mort quelque temps avant votre préture, personne né l’avait contesté, personne même-n’en avait parlé.

XIX,, Mais soit : enlevez les successions aux familles pour les dpnneraux gymnases ; appropriez-vous les fortunes des particuliers au nom des villes ; lois, testaments, volontés des, .morts ;;, droits des vivants détruisez tout : mais Herâclius avait un -par. trimôine ;:fallait-il aussi l’en- dépouiller ? Il .prend ■ la Tuile, : et aussitôt tous ses biens sont mis au pillage : avec quelle impudence, grands dieux ! avec quelle publicité ! avec quelle dureté ! Combien cette affaire ne parut-elle pas ruineuse pouf Herâclius, ’profitable pourVeiTès, ;honteusepour les Syracusains, déplorable pour tous ! Car le : premier soin du préteur fut dé faire porter Chez lui tout ce qu’il y avait de vaisselle d’argent : quant auxvases de Cofinthe et aux, tapis précieux, personne lie doutait que bientôt

Posteaquamdanmatusest abséns, non solum illius hoereditalis, de qua ambigebatùr, quoeerat.HS tricies, sed omnium bonorum paternorum ipsiusHeraclii, quai non -minpr erat pecunia, palestroe Syracusanorum , hoc est, Syraeusanis, possessib tradilur. Quoe est ista proetura ? Eripis baireditatem, quai veneiat a propinquo, veneral testamento, venerat legibus ; quai bona is, qui testamenlum fecit,. huic Heraclio, ante ahquaulo, quam est morluus, omnia utenda acppssidenda tradiderat ; cujus lieredilatis, quiim ille aliquanto ante te proetqremesset mqrluus, controyèrsia fuerat nulla, mentionem fecerat nemo. :.

XIX. Verum esto, eripe hereditalem propinquis, da palaislritis ; proedare .in bonis alienis, nomine civitalis ; everte leges, téslàmenta, voïuiitates mortuorum, jura viyorum : nunc etiam patriis Heraclium bonis éxlurbare.bpbi’tuit ?.Qui simili ac profugil, quam impudenler, quam palam, quam acerbe, di iminortales, i}ia bona direplàsunt ! quam illa res calamitosa Heraclio, quaeslosa Verri, turpis Syraeusanis, miseranda omnibus videbantur ! Nam illud quidem statim curatur, ut, quidquid coelali argenli fuil in : illis bonis, ad istum deferatuf : quidquid Corinthiorum vasorum, slraguloe vestis, hoec nemo dubitabat, quin