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52’ SECONDE ACTION

tirer les juges au sort, en exécution de la loi Rupilia, surtout, quand Herâclius vous le demandait. Si vous dites que Ce fut du consentement d’Heraclius que vous vous écartâtes de la loi, vous vous engagerez dans un mauvais pas d’où il vous sera difficile de vous tirer : car enfin, qui l’aurait empêché de comparaître, si ses juges avaient élé choisis à son gré ? Et vous, pourquoi après son départ, en auriez-vous nommé d’autres, si ceux qui avaient élé donnés les premiers avaient été choisis par vous au gré des deux parties ; enfin, dans toutes les autres causes, c’était votre questeur M. Poslumius qui faisait le tirage sur la place publique : pourquoi.dans celle-ci l’avez-vous fait vous-même ? On dira peut-être que Verres a gratifié de cette succession le peuple de Syracuse !

Quand j’en conviendrais, juges, vous n’en seriez pas moins 

obligés de le condamner ; car aucune loi n’autorise à dépouiller, l’un pour donner à l’autre. Mais je prouverai que cette succession est devenue la proie de Verres, et qu’il l’a dilapidée presque tout entière sans même daigner s’en cacher. Vous verrez que tout l’odieux de cette honteuse affaire est retombé sur le peuple de Syracuse et qu’un autre en a profilé ; qu’enfin les quelques Syracusains, les mêmes qui se disent aujourd’hui envoyés au nom de leur ville pour faire l’apologie de Verres, et qui furent alors admis au partage de cette proie, semblent être venus aujourd’hui, moins pour le défendre, que pour prendre part à l’estimation générale de ce qu’il doit restituer.

debuisse, quum proesertim Herâclius id postularet. Sin.illud dices, le Heraclii voluntate ab lege rccessisse : ipse te.impedies ; ipse tua defensione implicabere, Quare enim primum ille ipse adesse noluit, quum ex eo numéro judices haberet, quos poslularat ? deinde tu cur posl illius fugam judices alios sorlitus es, si eos, qui eranl anlea dati, utriusque dederas voluntate ?.deinde cieteras dicas omnes illo foro M. Postumius quoeslor sortitus est : banc solam lu illo convenlu reperiere sortitus. Ergo, inquiet aliquis, donavil populo Syracusand illam hoereditalem. Primum, si id confiteri velim, lamen istum condemnelis necessc est : neque enim permissum est, ut impune nobis liceat, quod alicui cripuerimus, id alteri tradere. Verum ex isla reperietis hoereditate ita istum proedalum, ul perpauca occulle feceril ; populum quidem Syracusanum in maximam invidiam sua inhimia, alieno proemio pervenisse ; paucos Syracusanos, eos, qui se nunc publiée laudalionis causa venisse dicuul, et tune participes proedoe fuisse, et nunc non ad islius laudationem, sed ad communem litium aistimatibnem venisse.