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XXXII. Corinthi vestigium vix relictum est. Cicéron, dans son traité de Officiis, n’approuve point la destruction de Corinthe. Il est plus réservé en parlant devant le peuple, qui ne pouvait qu’applaudir à cette destruction.

Duo maria. La mer Ionienne et la mer Egée. — L’isthme de Corinthe n’était que de six mille pas.

XXXIII. M. Bruti. M. Brutus porta une loi pour conduire une colonie à Capoue ; on pense que ce fut dans les temps de Marius et de Sylla. Ce Brutus était tribun du peuple, l’an de Rome 670, sous le consulat de Scipion et de Norbanus. Il fut tué dans les guerres civiles par Cn. Pompée. Il avait épousé Servilia, sœur de Caton, et fut le père de M. Junius Brutus, l’un des meurtriers de César.

Capua… capta est. Cicéron ne s’accorde pas ici avec Tite-Live. Ce dernier fait remonter la prise de Capoue à deux années plus haut, sous le consulat de Cn. Fulvius et P. Sulpicius Galba, l’an de Rome 542. (Voyez Tite-Live, liv. XXV, ch. 14.)

Pseudo-Philippo. Le faux Philippe. C’était un aventurier de Mysie, nommé Andriscus, qui se donna pour fils naturel de Persée, et se fit appeler du nom de Philippe. Reconnu roi par les Macédoniens, il vainquit les Romains, mais il fut vaincu à son tour par Métellus le Macédonique, l’an de Rome 607.

Fregellanum, Marsicum. Frégelles, ville d’Italie, s’étant révoltée contre Rome, fut reprise par le préteur Lucius Opimius. — Les Marses, peuple d’Italie, commencèrent la guerre Sociale ; c’est ce qui la fit appeler aussi bellum Marsicum.

XXXIV. Omina illa Bruti. Il est probable que Sylla chassa la colonie établie par Brutus ; que Brutus et ses partisane périrent misérablement.

Cum bacillis. Les décemvirs, dans les colonies, faisaient porter devant eux, non des faisceaux armés de hache, mais simplement des baguettes.

Hostiæ majores. On appelait ainsi le taureau et la génisse.

Patres conscripti. C’est ainsi qu’on appelait à Rome les sénateurs. Les auteurs latins ne s’accordent pas sur la véritable origine de ce nom.

Magios, Blossios, Jubellios, noms des plus anciennes familles de Capoue.

Albana et Siplasia. Deux places publiques de Capoue, célèbres par leurs boutiques de parfumeurs.

Decuriones. Dans les colonies et les municipes, on donnait le nom de décurions aux magistrats qui remplissaient les fonctions de sénateurs.

Vaticanum. Célèbre colline de Rome, et qui a gardé jusqu’ici son nom. — Pupinia, campagne aux portes de la même ville, et qu’on croit être aujourd’hui les environs de la villa Pamphili ou de S. Paolo fuor le muri.

XXXVII. Ne mihi in carcere habitandum sit. Les tribuns avaient droit de faire conduire en prison, même un consul.

Non horrui in hunc locum progredi. Lorsqu’il prononça son discours en faveur de la loi Manilia.

Cum collega. Caius Antonius, son collègue au consulat.


LIVRE TROISIÈME

I. Septem tyrannis. Les sept hommes les plus riches des largesses de Sylla, et que Cicéron appelle tyrans pour les rendre odieux. Turnèbe pense que c’étaient les deux Lucullus, Crassus, Métellus, Hortensius, Philippus, Catulus.

Certo capite legis. Cet article de la loi est le quarantième ; il en va être parlé plus bas.

Valgii genero. Le gendre de Valgius est Rullus lui-même.

II. Valeria lege. Lorsque les consuls Cnéns Papirius Carbo et Caius Marius (le jeune Marius), furent tués, Lucius Valerius Flaccus, créé interroi, porta une loi appelée de son nom Valeria, qui nommait Sylla dictateur perpétuel, et qui ratifiait tous ses actes.

Post eos consules, Syllam dictatorem. Sylla fut dictateur en 673, un an après le consulat du jeune Marius et de Carbon. Rullus voulait donc faire donner une sanction légale aux largesses de Sylla, à ces biens dont la propriété était si précaire et si odieuse, puisque dans toutes les acquisitions qui avaient été faites depuis le consulat de Marius et de Carbon, se trouvaient comprises les donations de Sylla.

Pro aqua Crabra. Nous citerons sur cette fontaine l’intéressante note de M. J. V. Leclerc. « Aqua Crabra, suivant Ernesti, est un aqueduc qui, des environs de Tusculum, conduisait de l’eau dans la capitale ; suivant d’autres, c’est la petite rivière nommée aujourd’hui la Marrana ou la Marranella, qui, partie aussi des environs de Frascati, l’ancien Tusculum, se divise ensuite en deux bras, dont l’un se jette dans le Teverone, et l’autre dans le Tibre. La première opinion est la seule vraisemblable ; elle s’appuie du témoignage de Frontin, de Aqua duct., n. 9, de ce passage du troisième discours contre Rullus, et d’un mot d’une lettre à Tiron, Epist. famil., XXVI, 18 : De Crabra quid agatur, etsi nunc quidem etiam minimum est aquae, tamen velim scire. On voit ici que les propriétaires des maisons de Tusculum payaient une redevance pour que cet aqueduc leur fournit de l’eau toute l’année. »