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que vous avez tenu plus de compte des prières de celle qui préside à vos sacrifices, que de l’audace de ceux qui ont fait la guerre à tous les dieux et à tous les temples. Prouvez enfin, ce qui importe surtout à la dignité du peuple romain, prouvez que vous avez mieux aimé céder aux prières d’une vestale qu’aux menaces des Gaulois.


NOTES
SUR LE PLAIDOYER POUR M’. FONTÉIUS.

I. Ad diversam veteris œris alieni rationem. J’ai, dit Niebuhr, rempli par ces mots (ad diversam veteris) une lacune du manuscrit, où je n’ai pu voir que les lettres suivantes, dont je conserve exactement les intervalles, d……. e.. ris ; on pourra, d’après la place de ces lettres, juger de ma restitution, et proposer des conjectures nouvelles. »

Aquileiense portorium conducta habebant… Le premier mot, la seconde moitié du suivant et les deux autres sont une conjecture de M. J. V. Leclerc.

II. Ex eorum arca era…… Le savant éditeur de Cicéron complète ce dernier mot par celui de rationibus.

Paucos œrarii gradus ascendere. Lorsque l’on connaît Rome, dit Niebuhr, on ne peut douter que le trésor n’ait été un peu plus élevé que le sol du Forum, et que l’on n’y montât par quelques marches : cependant Nardini n’en parle pas.

III. Reipublicæ statu desperato qualis… À ces mots se terminent les fragments de ce discours récemment découverts.

IV. Versuram facere, emprunter de l’argent pour remettre à un autre. Ainsi, autant que nous pouvons le conjecturer par ce qui nous reste de ce discours, on reprochait à Fontéius d’avoir obligé la Gaule d’emprunter, pour lui être remises, de fortes sommes, et par là de lui avoir fait contracter de grandes dettes. (Auger.)

Negotiatorum. On appelait alors négociants les publicains qui avaient la ferme ou la régie des revenus de l’État, les capitalistes qui faisaient cultiver les terres ou qui commerçaient sur les blés, et ceux qui nourrissaient de nombreux troupeaux ou qui commerçaient sur le bétail. On les désignait particulièrement sous les noms de publicani, aratores, pecuarii. (Clément.)

Narbo Marcius. On avait donné à la ville de Narbonne le surnom de Marcius, parce que cette colonie fut fondée sous le consulat de L. Marcius Rex, en 635.

Urbs Massilia, de qua ante dixi. Ce passage du discours de Cicéron est perdu.

V. Quæ tum in toto orbe terrarum a populo romano gerebantur. Rome alors faisait la guerre en Espagne contre Sertorius ; en Cilicie, contre les Isauriens et les pirates ; en Thrace contre les Dardaniens ; en Asie, contre Mithridate ; en Italie, contre Spartacus. (Clément.)

VII. Viam Domitiam muniri. Ce chemin portait le nom de Domitius (Ænobarbus) qui l’avait fait tracer pendant son expédition contre les Gaulois et les Allobroges. Fontéius, qui lui succéda dans la Gaule fut chargé de faire paver cette grande route.

VIII. Quaternos denarios victoriatos. Quatre deniers ou seize sesterces. Le victoriat était une monnaie ainsi appelée parce qu’elle portait une figure de la Victoire. Elle valait un demi-denier ou deux sesterces.

Titurium…. Croduni…. Porcium et Numium…. Vulchalone Servœum…. Cobiamacho… Elesiodolum. Titurius, Porcius, Numius, Serveus, et Élésiodole (qui n’est pas un nom romain) levaient, suivant l’accusation, les impôts au nom de Fontéius. Crodune et Vulchalon, lieux inconnus dans la Gaule transalpine, non loin de Toulouse. On ne connaît pas le bourg de Cobiamaque.

Qui ad hostem portarent. Cet ennemi était les Espagnols du parti de Sertorius.

Ut difficilis aditus veritati relinquatur. Il y a ici, comme l’indique le plus ancien manuscrit de ce discours, une lacune considérable. Un savant éditeur de Cicéron pense que cette lacune pourrait bien avoir été laissée par l’orateur lui-même quand il écrivit ce plaidoyer, comme Pline nous apprend (Epist. I, 20) qu’il faisait quelquefois, et comme Crassus avait fait avant lui, selon le témoignage même de Cicéron. (in Brut. 44.)

XI. Illi equites romani, quos nos vidimus. T. Gracchus avait fait ôter le département des tribunaux aux sénateurs, pour le faire donner aux chevaliers romains ; Sylla l’avait ôté à ceux-ci et rendu aux sénateurs ; enfin il venait d’être statué (voir le ch. 15) que les sénateurs, les chevaliers et les tribuns du trésor, occuperaient ensemble les tribunaux.

Scit Induciomarus. Ce Gaulois portait, comme on le voit, le même nom que le prince de Trêves qui fut vaincu et tué par Labiénus, lieutenant de César (de Bell. Gall. Comment, v, 3 sqq.)

XIV. Sagatos braccatosque. Le sagum était une espèce de manteau à l’usage des soldats, un sayon. Ou donnait le nom de bracca au long haut-de-chausses ou pantalon que portaient ordinairement les Gaulois. Ou appelait Gallia Braccata, la Gaule d’au delà des Alpes ; Gallia Togata, la Gaule d’en deçà des Alpes, du nom des habillements que portaient les habitants de chacune d’elles.

XV. Excitandus… C. Marius… Cn. Domitius et Q. Maximus. Marius, pendant son quatrième consulat, vainquit les Ambrons, les Teutons et les Cimbres. — Cn. Domitius eut de longues guerres à soutenir contre les Arvernes, et Q. Fabius Maximus, contre les Allobroges.