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instamment la vie de ses Citoyens, le feu éternel de Vesta, le Capitole, les Dieux Pénates, ses temples, ses murs, ses maisons. Au jugement que vous allez rendre, est attachée votre vie, la vie de vos femmes et de vos enfans, la fortune entière des Romains.

19. Vous avez, ce qui n’est pas toujours, un Chef qui pense à vous, qui s’oublie personnellement : et ce qui ne s’est jamais vu dans une dissention publique, toutes les diverses Compagnies, tout le peuple Romain n’a qu’un même esprit. Quels travaux a-t-il fallu pour fonder cet Empire Quelle valeur pour l’affermir ? Quelle protection des Dieux pour le porter à ce haut point de puissance et de gloire ! Tout a été presque renversé dans une nuit. Il faut, par l’arrêt que vous rendrez, faire en sorte que jamais rien de semblable ne soit exécuté, ni même imaginé parmi nous. Au reste, si je vous parle ainsi, ce n’est point en vue d’émouvoir votre zèle : il me prévient, et il me serviroit à moi-même d’exemple : mais, en qualité de Consul, obligé à porter la parole, je n’ai point voulu manquer à un de mes devoirs.

X. Avant que de recueillir les voix, j’ai, Pères Conscrits, un mot à dire sur mon sujet. Je comprends que tout ce qu’il y a de Conjurés, et vous savez quel prodigieux nombre, c’est autant