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— Eh bien, je consens… Je suis prêt à payer un petit verre d’eau-de-vie.

— Et savez-vous que, par votre faute, on ne trouve plus à acheter sur notre marché ni un morceau de viande ni une livre de pain ? Savez-vous ce que cela va vous attirer ?

— Permettez ! Je suis prêt, en ce qui me concerne, à faire un sacrifice. Voici deux nonnettes tout entières.

— Vous êtes un imbécile, Monsieur le pomèchtchik, » dit l’ispravnik, et il lui tourna le dos et s’en alla sans même jeter un coup d’œil sur les nonnettes.

Cette fois, le pomèchtchik se mit à réfléchir sérieusement. Voilà déjà la troisième fois que quelqu’un le traitait d’imbécile, la troisième fois qu’après être venu chez lui on lui marquait du mépris et l’on s’en allait.

En vérité, était-il possible qu’il fût un