Page:Chtchédrine - Trois contes russes.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Tu dors, fainéant ! Tu ne te fais pas l’ombre d’un souci de ce que deux généraux meurent ici de faim depuis deux fois vingt-quatre heures ! Vite ! marche ! au travail ! »

Le moujik se leva. Il vit que les généraux ne plaisantaient pas. Il aurait bien eu envie de s’esquiver, mais ils le tenaient solidement.

Il commença donc à travailler devant eux.

Il grimpa d’abord sur un arbre et cueillit pour eux une dizaine de pommes des plus mûres. Pour lui-même, il n’en cueillit qu’une mauvaise, pas mûre.

Ensuite il fouilla le sol et y trouva des pommes de terre. Ensuite il prit deux morceaux de bois, les frotta l’un contre l’autre et alluma du feu. Ensuite, de ses propres cheveux, il fabriqua un collet et prit une gélinotte. Ensuite, il sut faire