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leur donne, elles n’en auront aucune reconnaissance. « Car la maison étrangère est comme un tonneau percé ». (Prov. 23,27 ; 30, 16) De plus, les femmes de cette espèce ont l’humeur insupportable, et Salomon a comparé leur amour à l’enfer (Cant. 8,6) ; elles ne laissent ni paix ni repos à leurs amants, qu’elles ne les voient entièrement ruinés. Et alors même elles ne cessent point encore de les tourmenter, elles cherchent à leur arracher le peu qui leur reste, et quand elles les ont réduit à la plus extrême indigence, elles les insultent, en font des objets de risée, et les accablent de tant de maux, qu’on ne saurait en donner une idée.
Mais l’homme qui veut faire son salut goûte d’autres plaisirs ; il n’est point inquiété par des rivaux. Tous, au contraire, tous se réjouissent de sa félicité ; non seulement ceux qu’il oblige, mais encore tous ceux qui le voient. Il n’est agité d’aucune passion : ni la colère, ni la tristesse, ni la honte ne viennent assaillir son âme : grande est la satisfaction de sa conscience ; grand son espoir dans les biens futurs ; sa gloire est éclatante, et plus grand encore l’appui que lui prête la bienveillance du Seigneur. Il ne craint nul piège, nul précipice, il n’a nulle défiance ; mais il est dans un port tranquille et assuré, où il respire un air doux et serein. Pesons donc, et considérons toutes ces choses, mes chers frères, comparons ces différents plaisirs l’un avec l’autre, et choisissons le genre de félicité qui vaut le mieux, afin que nous obtenions les biens futurs, parla grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et l’empire, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE LXXXVIII.


APRÈS DONC QU’ILS EURENT DÎNÉ, JÉSUS DIT À SIMON PIERRE : SIMON, FILS DE JEAN, N’AIMEZ-VOUS PLUS QUE NE FONT CEUX-CI ? IL LUI RÉPONDIT : OUI, SEIGNEUR, TOUS SAVEZ QUE JE VOUS AIME. (VERS. 15, JUSQU’À LA FIN)

ANALYSE.

  • 1. Pierre, la langue et le chef des apôtres. – Pierre plus modeste et plus circonspect après sa chute. – Pierre, docteur de tout le monde.
  • 2. Combien saint Jean était éloigné du faste.
  • 3. Fruit qu’on retire de l’étude et de la méditation de la parole de Dieu. – Les sollicitudes de ce siècle, les biens de ce monde sont des épines qui piquent de tous côtés. – Les biens spirituels réjouissent la vue. – Avant les récompenses éternelles, on reçoit dès ici-bas le fruit de ses bonnes œuvres ; il en est de même des mauvaises œuvres : outre l’enfer, elles causent en cette vie un bourrellement de conscience. – Suite et effets du péché : il est affreux, il est un fardeau plus pesant que le plomb. – Pénitence d’Achab : l’imiter, pour obtenir le pardon de ses péchés. – L’avarice détruit le bien que l’aumône a produit : si l’un fait tomber, l’autre relève : on sortira de ce combat corrompu et brisé. – Se décharger de tout ce qui embarrasse. – Fruit des bonnes œuvres.


1. Il y a bien des moyens propres à nous mettre en crédit auprès de Dieu, et à nous rendre illustres et agréables à ses yeux. Mais c’est la sollicitude à l’égard du prochain qui l’emporte sur tout, et qui nous attire le plus sûrement la bienveillance et la protection du Seigneur ; c’est là aussi ce que le Christ exige de Pierre, car, après le dîner, « Jésus dit à