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fruit. C’est l’avis que saint Paul donne à Timothée, à ce cher disciple qui était plein de sagesse, et qui avait reçu lé don des miracles. Suivons donc le conseil du grand apôtre, fuyons, rejetons toutes ces fables et ces puérilités (1Tim. 4,7 ; 6,20 ; 2Tim. 2,23) ; mettons la main à l’œuvre : je veux dire, exerçons-nous aux œuvres de charité envers nos frères, à l’hospitalité, et attachons-nous de toutes nos forces à faire l’aumône, afin que nous puissions acquérir les biens que Dieu nous a promis, parla grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient la gloire, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE LXVII.


CELUI QUI AIME SA VIE, LA PERDRA ; MAIS CELUI QUI HAIT SA VIE EN CE MONDE, LA CONSERVE POUR LA VIE ÉTERNELLE. – SI QUELQU’UN ME SERT, QU’IL ME SUIVE. (VERS. 26, 26, JUSQU’AU VERS. 34)

ANALYSE.

  • 1. Qui est celui qui, aimant sa vie, la perdra ? – Pourquoi Jésus-Christ se troubla.
  • 2. Passer par la croix pour parvenir à la gloire. – Le diable chassé du monde par la mort de Jésus-Christ.
  • 3. Jésus prédit sa résurrection et sa victoire. – Glorifier Dieu : lui rendre gloire, et par la foi et par la bonne vie. – Dieu n’est point tant déshonoré par les païens que par les mauvais chrétiens. – Les péchés qui tendent à la ruine publique, sont ceux-là mêmes qui font le plus blasphémer contre Dieu ; des avares, et de ceux qui ravissent le bien d’autrui.


1. La vie présente est agréable et douce, elle est remplie de plaisirs et de voluptés ; non pour tous, mais seulement pour ceux-là qui s’y attachent et y fixent leur pensée. Que si, au contraire, on regarde le ciel et les biens qui y sont préparés, bientôt on la méprisera et l’on n’en fera aucun cas. On admire un beau corps, jusqu’à ce qu’il s’en présente un plus beau et plus admirable : alors, ce qui nous avait d’abord saisis et jetés dans l’admiration, nous le méprisons. Si donc nous voulons contempler la beauté divine et la figure du céleste royaume, nous romprons aussitôt les liens qui nous tiennent attachés aux choses de ce monde. Car c’est une chaîne que l’amour des choses terrestres. Jésus-Christ, voulant nous le faire entendre, nous dit : « Celui qui aime sa vie la perdra ; mais celui qui hait sa vie en ce monde, la conserve pour la vie a éternelle. Si quelqu’un me sert, qu’il me suive : Et où je serai, là sera aussi mon serviteur ». On dirait que ce sont là, des énigmes, mais il n’en est rien ; au contraire, ces paroles sont pleines de lumière et de sagesse.
Mais qui est-ce qui, aimant sa vie, la perdra ? C’est celui qui cherche à satisfaire ses coupables désirs, celui qui donne à la vie plus qu’il n’est permis. Voilà pourquoi l’Écriture nous donne cet avis. « Ne vous laissez point aller à vos mauvais désirs » (Sir. 18,29) ; c’est par là que vous perdrez la vie : une pareille conduite écarte du chemin qui mène à la vertu. Mais, au contraire, celui qui hait sa vie en ce monde, la conserve. Qui est-ce qui hait sa vie ? Celui qui résiste aux mauvais conseils qu’elle lui donne. Et Jésus-Christ n’a point dit : Celui qui ne cède pas, mais celui qui hait. Comme, en effet, nous ne pouvons ni écouter volontiers, ni voir tranquillement les personnes qui nous sont odieuses ; de même aussi il faut avoir un extrême éloignement pour