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Mais vous voulez plaire aux hommes, et vous attirer leurs regards et leurs compliments ? Ah ! certes, ce n’est point là le désir d’une femme chaste ! mais encore, si vous voulez, vous vous en ferez aimer par là, et ils seront les panégyristes de votre chasteté. Nul homme sensé, nul homme qui sait sainement juger des choses, n’aimera et ne louera une femme éprise de la parure, mais seulement les débauchés et ceux qui vivent dans la mollesse : ou plutôt ceux-ci même ne la loueront point ; au contraire, ils médiront d’elles, tandis que leurs regards céderont à l’attrait du faste impudique étalé sur sa personne. Mais la femme chaste et modeste, ceux-là, ceux-ci, tous l’estimeront et la loueront, parce qu’elle ne leur est point un sujet de chute et de scandale, et qu’elle leur donne, au contraire, une leçon de sagesse et de piété : les hommes en feront tous de grands éloges, et Dieu lui donnera une grande récompense. Étudions-nous à parer nos âmes de ces précieux ornements, afin que nous vivions ici en paix et en liberté, et que nous acquérions un jour les biens futurs, que je vous souhaite à tous, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soit la gloire, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


HOMÉLIE LXII.


IL Y AVAIT UN HOMME MALADE, NOMMÉ LAZARE, QUI ÉTAIT DU BOURG DE BÉTHANIE, OU DEMEURAIT MARIE, ET MARTHE, SA SŒUR. – CETTE MARIE ÉTAIT CELLE QUI RÉPANDIT SUR LE SEIGNEUR UNE HUILE DE PARFUM. (CHAP. 11, VERS. 1, 2, JUSQU’AU VERS. 29)

ANALYSE.

  • 1. Difficulté proposée sur Marie, sueur de Lazare. – Jésus-Christ déclare une fois de plus que sa gloire est la même que celle de son Père.
  • 2. C’est la crainte qui fit dire à saint Thomas cette parole : Allons aussi mourir avec lui. – Jésus se rend à Béthanie pour ressusciter Lazare.
  • 3. Je suis la résurrection et la vie. – Jésus-Christ a attendu que Lazare sentît mauvais pour le ressusciter, pourquoi ?
  • 4 et 5. Immodestie des femmes dans le deuil et dans la calamité. – Scandale qu’elles donnent aux païens. – Tort qu’elles font à la religion par leurs excès. – Discours des païens : beaux exemples de philosophie et de modération qu’ils ont donnés. – On fait par respect humain ce qu’on ne ferait point par la crainte de Dieu. – L’affliction qu’on a pour les morts doit être modérée : pleurer plutôt sur soi que sur les morts. – Les pleurs ne sont pas défendus. – Aumônes, oblations, prières pour les morts. – Comment on doit les honorer. – Maux que produisent la tristesse et les pleurs immodérés. – Il est permis de pleurer les morts, mais non avec excès.


1. Plusieurs, quand ils voient des hommes agréables à Dieu, tomber dans quelque affliction, comme la maladie, la pauvreté, ou quelque autre pareil accident, se troublent, ne sachant point que c’est là l’état qui convient le plus aux amis du Seigneur. Lazare était un des amis de Jésus-Christ, et il était malade. Ses sœurs envoyèrent à Jésus, et lui firent dire : « Celui que vous aimez est malade ».
Mais reprenons notre texte plus haut : « Il y avait », dit l’évangéliste, « un homme malade, nommé Lazare, qui était du bourg de Béthanie ». Ce n’est pas sans sujet qu’il a marqué le lieu d’où était Lazare ; c’est pour une raison qu’il nous découvrira dans la suite.